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[Luxemburgensia] Le Peckvillchen, magazine satirique


La biographie récemment parue de Henri Wehenkel sur le journaliste, libraire et écrivain Emil Marx (ISBN 978-9995994-02-0) rappelle une nouvelle fois le rôle particulier de la satire dans les médias luxembourgeois.

Dans l’immédiat après-guerre, alors que le papier était un produit précieux et rare et que les quotidiens étaient soumis pendant un certain temps à la censure militaire, des éditeurs comme Hubert Clément (Tageblatt) ont misé sur la communication par cet art. Dès le 29 septembre 1945 parut le premier numéro d’un hebdomadaire satirique, De Peckvillchen. Deux rédacteurs de l’Escher Tageblatt, Albert Simon (caricaturiste) et Emil Marx, pouvaient compter sur les contributions régulières de Max Duchscher, Sepp Thill, René Koerperich, plus tard d’Alex Weicker et de Pol Michels. La distribution ne passait pas par les créneaux habituels du Tageblatt, mais s’avéra un succès de vente directe par le biais des kiosques de journaux.

À l’instar des figures de la Comedia dell’Arte, Albert Simon et en particulier Emil Marx et les autres auteurs avaient créé des personnages populaires aux rôles et caractères bien définis : le Kanton’je, d’Nudelsgre’d, de Lampist, le «arme Jang», la «Krunneméck», le «Schnéischëppert». Le propre de ces personnages issus des classes laborieuses était de dire la vérité sans devoir prendre des égards.

Dans le premier numéro est cité l’évêque «Taciturnus», en fait l’évêque Joseph Philippe, argumentant que son silence durant l’occupation nazie se justifiait par les préoccupations pour l’intégrité de l’Église catholique et la sécurité des membres du clergé.

Jean Rhein