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[Luxemburgensia] Le Livre d’or de la Résistance

En 1952, la Ligue des prisonniers politiques et déportés (LPPD) fit paraître à l’imprimerie Henry Ney-Eicher à Esch-sur-Alzette son Livre d’or de la Résistance de 1940 à 1945.

L’édition originale (rééditée ultérieurement par la LPPD) est numérotée de 1 à 3  500; chaque livre porte un numéro individuel. L’édition originale est remarquable par ses insertions d’œuvres d’art, ce qui en fait un livre de collection extrêmement recherché par les bibliophiles. Une couverture de protection en papier reproduit en couleur le tableau Le Prisonnier politique de Foni Tissen (vraisemblablement un autoportrait).

490_0008_14696065_201611301610_0001Encore aujourd’hui, ce livre mémorable est l’ouvrage de référence sur les aspects variés de la résistance contre le national-socialisme. Ne polémiquons pas inutilement  : les principales composantes de l’action des Luxembourgeois sont dignement évoquées (l’enrôlement de force, les maquisards, les réfractaires, le clergé catholique, les déportés). Il n’est pas fait de distinction entre les victimes, même si certains faits sont mentionnés de façon moins explicite (la résistance communiste, les combattants de la guerre civile en Espagne).

Contrairement au formidable regroupement actuel de la mémoire, les exclusions par la LPPD semblaient encore moins à l’ordre du jour (et nous nous en étonnons). Des recherches historiques menées entre-temps (Henri Koch-Kent, les rapports Artuso et le scénario du film Eng Nei Zäit ) complètent l’image.

Le révisionnisme historique sur les réseaux sociaux prend malheureusement une autre tournure (la dispute des historiens et carrément la négation de la gravité de l’endoctrination par le fascisme). Ainsi, il nous appartiendra de reparler ultérieurement du «postfactuel» contemporain.

Jean Rhein