Jeudi matin, le Parlement luxembourgeois, la Chambre des députés, votait une loi portant réorganisation du SREL. Le soir même, les protagonistes de ce dernier (agents doubles et informateurs infiltrés en exercice) apparaissaient au MNHA et fêtaient leur victoire, tentant, à l’occasion d’une conférence de Gérald Arboit, de réécrire l’histoire du SRE et des réseaux Gladio et stay behind (se moquant de l’ignorance notamment de M e Vogel et de Jacques Poos). Le public a ainsi participé à un lavage de cerveau faisant oublier les scandales du passé.
Le conférencier, relayé par l’ancien chef d’état-major de l’armée et par Charles Hoffmann qui se rappelle parfaitement qu’il a été en charge du stay behind, «destiné à infiltrer des agents professionnels et à exfiltrer, en zone libre, des personnalités luxembourgeoises qui auraient figuré sur des listes à abattre par les communistes» (décidément, il y en a qui vivent encore et toujours en Guerre froide).
Le conférencier garde bien ses secrets, en affirmant que ses recherches ne sont pas encore terminées, mais n’hésite pas à bafouer la mémoire du lieutenant G. Wormeringer et du colonel R. Winter [le deuxième aurait été ambitieux au point de se comporter de manière déloyale envers ses supérieurs hiérarchiques (Brasseur et Albrecht); le premier aurait fait état dans une réunion interne de son mécontentement à l’égard des plans de l’état-major de l’armée], (décidément, l’État CSV ne digère toujours pas ses défaites).
Gérald Arboit, le conférencier apologiste, ne manquait pas de culot, jeudi soir, en réécrivant l’histoire du SRE qui, disons-le ouvertement, est considéré comme ridicule par ses homologues étrangers.
S’il s’adressait à nous, nous lui communiquerions le lieu de dépôt d’une copie intégrale des archives du SREL.
Jean Rhein