Vendredi dernier, la jeune scientifique luxembourgeoise, Jill Steinmetz, a présenté lors d’une conférence du musée national de la Résistance dans l’ancien auditoire de la Justice de Paix (photo) son mémoire «Die Wahrheit steht noch über dem Recht ?» à propos du procès contre les agents de la Gestapo au Luxembourg (1949-1951) dont elle avait publié les conclusions dans un article paru dans Hémecht 2013/3 (p. 341-344).
Sous forme d’interrogation (La vérité prime-t-elle encore le droit?), l’avocat des accusés, le docteur en droit Max Rau avait conduit à l’époque sa défense et présenté sa plaidoirie, dont les notes ont été retrouvées au Bundesarchiv (Archives centrales) de la RFA (à Coblence) et qui ont fait l’objet du mémoire de la jeune historienne (soutenu en 2013, à l’université de Trèves sous la direction de Thomas Grotum).
L’historienne développe dans sa conclusion que la défense a repris les stratagèmes déjà mis au point pour d’autres procès de crimes de guerre engageant le personnel (dit subalterne) :
1. les accusés ont suivi des ordres hiérarchiques;
2. ils ne peuvent être mis en cause pour des faits qui n’étaient pas interdits avant leur survenance;
3. leur intégrité physique était en danger au vu des actes armés de la Résistance luxembourgeoise.
De notre part, nous constatons que l’argument similaire sert toujours de justificatif aux incendiaires sur les réseaux sociaux contemporains : on n’incite pas directement à la violence et l’emploi des armes est légitime pour barrer le passage frontalier.
Jean Rhein
Hei nach eng weider Publikatioun déi Thema e bësse méi ausféierlech behandelt:
Jill Steinmetz: Die Wahrheit steht noch über dem Recht? – Die Verteidigungsstrategie von Dr. Max Rau im Prozess gegen Gestapo-Beamte vor dem Gerichtshof für Kriegsverbrechen im Großherzogtum Luxemburg (1949-1951), in: Kurtrierisches Jahrbuch, 54. Jahrgang 2014, S. 379-397.