Le cahier 1/2016 de Hémecht. Revue d’histoire luxembourgeoise, qui vient d’entamer sa 68e année de parution, contient, à côté des usuels rapports de recherche et des comptes rendus de livres sur des sujets historiques, trois articles de fond.
Le premier porte sur la «continuité dynastique et conscience historique dans le duché de Luxembourg» (Gilles Genot). Le second planche sur «Imagining Luxembourg oder : Die Kunst Beliebiges zu verewigen. Konstitution nationaler Identität» (Pol Schock). Le troisième article analyse «l’hospice par ses vieillards. Représentations et conditions d’existence à l’hospice Saint-Jean (Luxembourg, XIXe siècle)» (Sophie Richelle).
Ce dernier article nous interpelle dans une certaine mesure. D’emblée, l’auteure mentionne le cas de «Pierre E.», qui introduit sa demande le 13 octobre 1848, âgé de 73 ans, tisserand, veuf, sans enfants, auprès de la commission administrative des hospices civils de la Ville de Luxembourg vu son état de santé faible et son manque de ressources financières. Le demandeur invoque «sa conduite irréprochable»; il signe sa demande par l’apposition d’une croix. La lettre est transmise au médecin des hospices civils, afin de dresser son rapport et de vérifier les informations fournies par le requérant (admit l’hospice).
Pour l’historienne, c’est l’occasion de montrer de façon très détaillée et instructive la prise en charge de la vieillesse par les établissements «de bienfaisance». Nous restons choqué par l’obstination de l’historienne à ne pas mentionner le nom complet de l’individu, manifestement une personne extrêmement pauvre.
Jean Rhein