La presse de l’époque nous le rappelle (au milieu de notre photo : l’ambassadeur du Luxembourg à Bruxelles, Robert Als, salue le départ du contingent belgo-luxembourgeois) : le 18 décembre 1950, le premier contingent de volontaires luxembourgeois (43 soldats) s’est embarqué à bord du paquebot Kamina à Anvers pour participer à la guerre de Corée, qui sera qualifiée par le député communiste Dominique Urbany d’embrigadement «dans un système militariste et revanchard».
Le 2e contingent luxembourgeois fut placé sous le commandement du lieutenant Rudy Lutty et était composé de 46 volontaires. Le détachement belgo-luxembourgeois comptait beaucoup de pertes.
Parmi les volontaires luxembourgeois («damnés et mal compris», selon leurs propres dires), deux ont perdu leur vie et au moins 17 ont été grièvement blessés, dont le lieutenant Lutty. Ce dernier est d’ailleurs le seul à faire carrière dans l’armée grand-ducale, jusqu’à occuper le grade de colonel. Mais lors de l’abolition du service militaire obligatoire en 1967, il fut détaché au ministère de l’Agriculture, pour retourner à l’armée, peu de temps avant son départ à la retraite, en 1980. Pour la plupart des autres, la patrie a été moins reconnaissante [sauf à apposer une plaque commémorative sur le monument de la Gëlle Fra]. (Que cela serve de leçon aux générations futures qui voudraient s’engager dans une aventure guerrière !)
La véritable leçon de la guerre de Corée n’a jamais été tirée : on ne peut pas gagner des guerres territoriales. La prochaine guerre sera digitale: et le fleuron de notre économie, l’opérateur de satellites SES occupera la première ligne des tranchées.
Jean Rhein