Le quotidien berlinois junge Welt vient de publier dans son édition du 1er septembre un supplément de quatre pages intitulé «Spanischer Krieg», en collaboration avec Dagbladet Arbejderen (DK), Morning Star (UK) et Zeitung vum Lëtzebuerger Vollek (L). Ce dernier diffusera prochainement le supplément entièrement rédigé en langue allemande. Le supplément contient un article d’Ali Ruckert (2 p.) intitulé «Kampf gegen innere und äußere Reaktion» (Lutte contre la réaction interne et externe) qui planche sur la situation particulière au Grand-Duché, en particulier la campagne contre la loi d’ordre (dite loi muselière) dans le cadre du référendum du 6 juin 1937. Le référendum a été utilisé par le parti de la Droite (Rechtspartei) dans le but d’ériger un État autoritaire, en commençant par l’interdiction du Parti communiste (d’autres piliers de la société, en premier lieu, les syndicats, auraient suivi).
Avec une faible majorité (50,67 %), les velléités fascistes ont été rejetées par la population, en l’occurrence par le vote des électeurs dans les agglomérations du Sud et du Centre. Mais le gouvernement luxembourgeois présidé par Pierre Dupong n’a pas renoncé à sa détermination de promouvoir le fascisme. Il s’est manifesté en juillet 1939 par la reconnaissance précoce du putsch réactionnaire de Franco (15 jours avant que le pouvoir à Madrid tombe dans ses mains). Déjà le 28 mai 1937, il avait déclaré sa neutralité dans la guerre civile espagnole, faisant ainsi partie d’un bloc dit des États d’Oslo, rejetant le blocus de la Société des Nations qui appelait au soutien de la République espagnole.
Jean Rhein