Le théologien allemand Heinz-Werner Kubitza a été, la semaine passée, l’invité de l’association Liberté de conscience (Libco) pour une conférence remarquable sur les fondements de l’Ancien Testament (lire notre édition de samedi dernier) . Le conférencier est également l’auteur d’un livre (paru dans sa propre maison d’éditions) Der Dogmenwahn. Scheinproblem der Theologie. Holzwege einer angemaßten Wissenschaft (ISBN 978-3-8288-3500-9).
Titulaire d’un doctorat en théologie protestante, il constate que la théologie est une curieuse branche dans le domaine universitaire. Alors que toutes les autres disciplines scientifiques n’ont guère de difficultés à définir leur propre objet, il n’en est pas ainsi pour la théologie : elle ne sait même pas si son sujet principal (Dieu, Theos) existe. Et dans sa préface, l’auteur continue : si la preuve de l’existence d’un des milliers de dieux vénérés par l’humanité pouvait se faire, il resterait l’hostilité entre les religions monothéistes, et pour la seule Allemagne, l’inconciliable opposition entre le Dieu de l’Église catholique et celui de l’Église protestante.
Pour les théologiens, les réponses sont plus simples : ils ont inventé des systèmes de dogmes que les grandes religions imposent à la croyance de leurs adeptes. Des dogmes plus farfelus et antiscientifiques l’un que l’autre. Dans un système de la foi, même les scientifiques sont tenus de se soumettre à l’acceptation de ces préceptes de la foi. Se prétendant être une science, il existe dans le pays d’origine du conférencier une théologie catholique et une théologie protestante. Comme s’il pouvait y avoir une physique catholique et une physique protestante.
Jean Rhein