C’est la Constitution de 1848 qui a aboli la censure et qui a consacré le principe selon lequel le peuple (ou sa représentation élue) était le souverain. Il aura fallu attendre 1919 pour que le suffrage universel soit instauré. Depuis quelques jours, les trolls de l’informatique s’insurgent sur les réseaux sociaux à propos d’un avis négatif de la Commission luxembourgeoise pour l’éthique en publicité (CLEP) transmis à Vinsmoselle, pour le caractère sexiste d’une publicité Poll-Fabaire «Den Schnéi an d’Glatäis kommen erëm».
Il arrive que des publicités ne soient pas de bon goût. La même constatation s’applique à la satire et à la caricature. Les trolls des réseaux sociaux ne lâchent pas et s’attaquent en retour à certaines affiches publicitaires des chaînes de bricolage. En septembre 2011, dans le cadre d’une campagne de promotion du football féminin, la Fédération luxembourgeoise de football (FLF) avait lancé une campagne avec une affiche mettant en évidence le slogan «Va t’faire foot». Nous avions interrogé à l’époque des responsables de la FLF («Monsieur Platini a aimé le slogan») et du Conseil national des femmes (CNFL) («La promotion du foot féminin est une campagne que nous soutenons»). Personne n’avait une objection contre le slogan.
Le vrai problème est l’esprit limité des trolls de l’informatique, dénué de tout sens de l’humour qui risque de réinstaurer la censure, fût-elle bien intentionnée. La semaine passée, le comédien allemand Jan Böhmermann, a riposté à Recep Tayyip Erdogan et Angela Merkel, dans une interview parue dans Die Zeit, «Rira bien qui rira le dernier.»
Jean Rhein