Pour d’aucuns, le Moyen Âge a quelque chose de mythique voire de mystique. Les journalistes Marc Thill (économiste) et Dan Schank (historien) viennent de publier aux Éditions Saint-Paul Johann der Blinde. Karl IV. Das Zeitalter der Luxemburger (ISBN 978-99959-2-007-4).
Le livret, en langue allemande (91 pages), est accompagné d’un DVD comprenant deux films, en langue luxembourgeoise. Les auteurs retracent, entre autres, le périple aventureux des ossements de Jean l’Aveugle, qui succomba sur le champ de bataille de Crécy, combattant du côté du roi de France. Les moines du Rollingergrund avaient caché la dépouille mortelle du comte de Luxembourg et de Bohême devant les troupes de la Révolution française et l’avaient confiée au propriétaire de la faïencerie de Septfontaines, Pierre Joseph Boch.
Le fils de ce dernier, Jean-François Boch-Buschmann, avait fait l’acquisition à Mettlach (Sarre) d’un ancien monastère de bénédictins sécularisé (NDLR : rappelons qu’à la même époque, la basilique d’Echternach servait également comme fabrique de faïences). Lors d’une visite du Kronprinz Friedrich Wilhelm IV à Mettlach, Boch offrit les ossements en cadeau à son illustre hôte qui fit construire par son célébrissime architecte Karl Friedrich Schinkel (de Berlin) un mausolée (Klause) à Kastel.
L’inauguration solennelle de la Klause, en 1836, fit scandale à Luxembourg, lorsque l’opinion publique luxembourgeoise se rendit compte que «les Prussiens» étaient devenus les propriétaires des ossements du héros national. En grande pompe, finalement, le 1er juillet 1946, ils furent rapatriés à la demande du gouvernement luxembourgeois, avec l’autorisation du commandement militaire français.
Jean Rhein