Dans les premiers, tout aussi bien que dans les derniers jours de la Seconde Guerre mondiale, les populations civiles du sud et du nord du pays ont été évacuées de leurs villes, puisque les batailles se déroulaient sur leurs territoires. Le même sort a touché également les habitants des régions frontalières de Sarre et de Lorraine. C’est ce que rappelle un livret en langue allemande d’Annette Bak (et al.) : Heute noch müssen wir weg! Evakuierungen im saarländisch-lothringischen Grenzgebiet 1939 und 1944 (ISBN 978-3-946036-56-2). Les trolls sur les réseaux sociaux qui colportent des mensonges postfactuels à propos des fugitifs (qu’ils considèrent comme demandeurs d’asile exclusivement pour des raisons économiques) devraient parfois se souvenir de l’histoire récente de notre région !
Le livret (104 pages) paru sous les auspices de la Télé et radio sarroise (chaîne publique) rappelle que les bombardements suscitaient le départ des populations se sentant en danger. Plusieurs fois, les nazis ont obligé les populations à partir et profité des départs pour détruire délibérément des parties entières de villages.
Aussi, l’absence des habitants donnait souvent lieu à des pillages criminels systématiques, de tous les côtés de la frontière.
La population luxembourgeoise a vécu des évacuations précipitées en raison de l’invasion nazie après le 10 mai 1940 et au moment de la bataille des Ardennes. Le livret a recueilli des témoignages des civils concernés, dans les villages et villes de Sarre et de Lorraine, dont celui du futur patron de la faïencerie Villeroy & Boch de Mettlach.
Jean Rhein