Le culte de la Vierge Marie (la Consolatrice des Affligés, au Luxembourg) est une invention des jésuites pour canaliser la ferveur religieuse populaire. Pas étonnant que le 350e anniversaire de l’événement (qui a commencé par une procession des élèves du Collège des jésuites) soit commémoré par l’Église catholique romaine. Elle n’hésite même pas à imposer à sa façon la commémoration aux élèves actuels de l’Athénée grand-ducal, déplacé depuis les années 1960 de son ancien site à côté de la cathédrale dans les Maereler Wisen. La séparation de l’Église et de l’État est une nécessité dans un monde moderne. En particulier en ce qui concerne la propagation de dogmes comme celui de l’Immaculée Conception, depuis belle lurette, même les plus hauts dignitaires de l’évêché devraient s’être rendu compte que l’acte sexuel avec une personne du sexe opposé peut conduire à une grossesse. Les miracles ne se produisent que rarement dans la vie réelle !
Une maison d’édition allemande a publié il y a quelques années (2006) un commentaire et les reprints (en langue française) de la dispute interne ecclésiastique Raymond Baustert: La querelle janséniste extra-muros [NDLR : hors du Luxembourg et à l’extérieur de la Compagnie de Jésus] ou la polémique autour de la procession de Luxembourg, 20 mai 1685 (ISBN 3.8233-6187-2). Le rôle des jésuites, en ce qui concerne le faste (allant à l’encontre de la spiritualité) qui se développe autour de la procession, y est critiqué par des ecclésiastiques étrangers, français et belges (l’évêque de Malines) et finira plus tard par la suspension de la Compagnie de Jésus.
Jean Rhein