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[Luxemburgensia] Arthur Useldinger


À juste titre, l’exposition «La Guerre froide au Luxembourg» qui se tient actuellement au MNHA s’interroge sur le rôle du Parti communiste luxembourgeois. Dans tous les combats d’avant et d’après-guerre, le KPL avait quand même réussi à totaliser pas moins de 10 % des suffrages aux élections législatives nationales de 1969 [c’est-à-dire après l’anéantissement du «printemps de Prague»] et quelque 30 % aux élections municipales dans la Métropole du fer.

L’une des figures de proue du KPL était Arthur Useldinger (8 juillet 1904-15 mars 1978) (notre illustration est extraite du catalogue de l’exposition qui vient de paraître), bourgmestre d’Esch-sur-Alzette dans l’immédiat après-guerre (1945-1949, dans une coalition avec les chrétiens-sociaux) et de 1970 jusqu’à sa mort dans une coalition avec le LSAP qui avait même mené à la scission au sein du Parti socialiste, en 1970.

Useldinger avait été membre-fondateur, en 1933, des Amitiés Luxembourg-URSS. Son hostilité notoire au «Traité de non-agression» entre l’URSS et l’Allemagne nazie (qui d’ailleurs est peu connue à l’extérieur du KPL) a conduit à de graves tensions internes entre les sections communistes d’Esch-sur-Alzette et du reste du pays. Cet homme politique affable et discret n’aimait pas en débattre publiquement (membre du Bureau politique du KPL, il en était aussi le trésorier). Durant l’occupation nazie, Useldinger, en tant qu’éditeur du journal clandestin communiste Die Wahrheit, continuait à vivre en cachette à l’intérieur du pays, alors que son épouse, Yvonne, avait été internée dans plusieurs prisons allemandes et finalement au camp de concentration de Ravensbrück.

Jean Rhein