Chaque génération d’historiens ne peut commémorer que les anniversaires historiques qui tombent dans son époque. Finalement, les historiens contemporains grand-ducaux ont peu de choses importantes à commémorer. Avec son profond ahistorisme, le gouvernement actuel les avait déjà empêchés de commémorer les anniversaires de la Première Guerre mondiale [en effet, le rôle de la Grande-Duchesse Marie-Adélaïde aurait facilement pu tourner à un désastre de la communication].
Il ne restait ainsi que le 150e anniversaire du Traité de Londres (plutôt un non-évènement) qui trouva une solution diplomatique à la «Crise du Luxembourg» (NDLR : Napoléon III avait proposé au Roi Grand-Duc Guillaume III des Pays-Bas d’acheter l’ensemble du pays pour 5 millions de florins-or). Dans ce contexte, les grandes puissances européennes se réunirent à Londres et se mirent d’accord sur le retrait de la garnison militaire prussienne de la forteresse de Luxembourg, en échange d’une neutralité perpétuelle ou permanente (NDLR : violée la première fois par l’invasion de troupes allemandes en 1914).
Les puissances signataires du Traité de Londres sont : l’Empire austro-hongrois, la Belgique, l’Empire français, l’Italie, les Pays-Bas, le Royaume de Prusse, l’Empire russe, le Royaume-Uni. Ces puissances se sont portées garantes de la neutralité du Grand-Duché. Pour la communication bling-bling gouvernemental, ne resterait-il désormais plus que le Royaume-Uni à se souvenir de ses engagements ? L’imagerie diplomatique et historique du 150e anniversaire est bien maigre, contrairement aux grasses indemnités des membres de l’Institut d’histoire du temps présent.
Jean Rhein