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Luxembourg Jazz Meeting : des jazzmen à l’épreuve du feu


Maxime Bender présentera, à ce troisième Jazz Meeting, son nouveau projet, Universal Slu, qui s'ouvre à de nouveaux espaces de composition spontanée, toujours à la recherche d'un flux illimité d'énergie créatrice. (Photo : Archives LQ)

Music:LX, le bureau export de la musique grand-ducale proposera, de vendredi à dimanche, à Neimënster la troisième édition du Luxembourg Jazz Meeting.

Depuis 2012 et avec un rythme biennal, Music:LX réunit sinon la crème de la crème, du moins une sélection triée sur le volet des groupes de jazz luxembourgeois ayant une actualité intéressante à présenter, pour un festival de trois jours à l’abbaye de Neumünster où chacun dispose de trente minutes pour convaincre le public, et surtout les 85 professionnels étrangers (labels, festivals, salles de concert, journalistes, etc.) invités pour l’occasion. Une opportunité rare de s’ouvrir des portes à l’international.

Belges, Hollandais, Scandinaves… organisent des Jazz Meeting depuis des années. Des rendez-vous de showcases pendant lesquels les musiciens du cru jouent devant des professionnels étrangers. Des manifestations qui ont permis à ces scènes musicales de se faire connaître au niveau international. Le Grand-Duché, lui, s’y est mis en 2012, année de la première édition du Luxembourg Jazz Meeting (LJM). Une manifestation reproposée ensuite en 2014.

À chaque édition, les retours sur investissement – signatures de labels, dates de concerts, invitations à des festivals, articles dans la presse spécialisée, etc. – pour les musiciens ont été énormes. En 2014, par exemple, le LJM comptait 64 invitations de professionnels. Elles ont généré 45 projets à l’étranger pour les groupes grand-ducaux. Pour parler argent, les 18 000 euros investis dans la manifestation ont rapporté quelque 250 000 euros. «Pas pour Music:LX, tient à préciser son directeur, Patrice Hourbette. Mais pour les artistes : entre signatures de labels, ventes de disques, cachets de concerts, etc.» Une belle somme à laquelle il convient d’ajouter «un retour très positif pour l’image du pays».

Avec une telle réussite, logique de voir le LJM revenir ce week-end à l’abbaye de Neumünster pour une troisième édition. Entre les soirées de vendredi et samedi et la matinée de dimanche, ce sont onze concerts qui sont au programme. Neuf de groupes luxembourgeois. Deux de groupes étrangers invités : les Québécois d’Auguste Quartet et les Chypriotes d’Andreas Rodosthenous Trio feat. Andreas Polyzogopoulos. «Car on ne fait pas d’export sans faire de l’import», explique, pragmatique, le responsable.

Un rendez-vous pro, avec public bienvenu

Pour le reste, les 85 professionnels étrangers invités pourront découvrir ou redécouvrir – nombreux sont les pros qui reviennent à chaque fois – des habitués du LJM, tels que le trio Reis-Demuth-Wiltgen, Maxime Bender ou Pascal Schumacher, qui reviennent à l’abbaye présenter un nouvel album, voire un nouveau projet; mais aussi de nouveaux venus, comme Sascha Ley et Laurent Payfert ou encore Dock in Absolute, avec Jean-Philippe Koch à sa tête. «Un programme éclectique, de haut niveau et présentant l’actualité de cette scène jazz grand-ducale, jeune et dynamique», résume Pascal Dorban, spécialiste jazz de Radio Ara qui présentera les différents showcases lors de ces LJM.

Chaque groupe aura 30 minutes pour convaincre les professionnels. «C’est un exercice difficile, certains se sont ratés par le passé, reprend Patrice Hourbette. Il faut rentrer dans le spectacle dès la première seconde. Accrocher d’entrée ce public professionnel, souvent blasé. Si les invités aiment, ils donneront suite et signeront l’artiste. S’ils trouvent ça moyen, l’artiste restera à la maison!» La dure loi du showbiz!

Et le public dans tout ça? Si la manifestation n’a pas été pensée pour lui, il est plus que bienvenu. L’entrée à toute la manifestation est d’ailleurs gratuite, dans la limite des places disponibles. Un sacré cadeau pour les amateurs du genre!

Pablo Chimienti