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Luxembourg Art Fair : Picasso, Koons et les autres


Une centaine de galeries sont réunies jusqu'à dimanche à Luxexpo sur 7 000 m2 (photo : archives LQ/Julien Garroy).

Depuis jeudi soir et jusqu’à dimanche, à Luxexpo The Box, la Luxembourg Art Fair offre à travers 90 galeries, un riche plateau artistique représentatif des courants contemporains.

Spécificité de cette année : deux espaces se consacrent, l’un à Jeff Koons, l’autre à Pablo Picasso. «Il faut toujours pimenter une foire!» Serge Beninca, le directeur de Luxembourg Art Fair et, par extension, des quinze autres rendez-vous disséminés durant l’année en France, Belgique et Allemagne, sait de quoi il parle – il présentait hier la quatrième mouture «made in Grand-Duché».

Car si l’homme évoque un rendez-vous «sexy», «populaire» et aux prix «abordables» – comptez tout de même entre 3 000 et 15 000 euros pour repartir avec votre «coup de cœur» –, il reconnaît cependant la nécessité de proposer, au sein de la presque centaine de galeries réunies sur 7 000 m2, quelques noms évocateurs et autres signatures prestigieuses.

«90 % des visiteurs ne sont pas acheteurs»

Idéal, en somme, pour satisfaire les deux préoccupations majeures : attirer un public de curieux – «90 % des visiteurs ne sont pas acheteurs», apprend-on – et s’imposer comme un salon de qualité aux yeux de collectionneurs et galeristes d’ici et d’ailleurs.

Dans ce sens, on se souvient ainsi, les années précédentes, d’œuvres de Warhol, Miró, Chagall, Soulages, Banksy (pour ne citer qu’eux), sans oublier la splendide sculpture, trônant lascivement à l’entrée, du non moins renommé Milo Manara, chef de file du roman graphique pour adultes.

Cette année, Luxembourg Art Fair, qui a démarré son opération séduction hier soir, fait encore mieux à travers deux espaces tout entiers consacrés à deux monstres de l’art : Pablo Picasso et Jeff Koons.

Jeff Koons déjà en 2017

En 2017 déjà, la galerie Bel Air Fine Art – installée à Paris mais également dans 17 autres villes dans le monde (Miami, Londres, Venise…) –, avait connu un joli succès, Serge Beninca se souvenant de la «queue» d’acheteurs pour acquérir une des pièces signées Jeff Koons, en collaboration avec la maison Bernardaud, spécialiste de la porcelaine depuis 1863 dans sa manufacture de Limoges. Des assiettes et de petites sculptures de trois animaux (cygne, singe et lapin) au nombre d’exemplaires réduits – «des œuvres rares et de grande qualité», confirme Éric la Vieille, le directeur de ladite galerie – qui ne cessent de prendre de la valeur, selon la loi, inexorable, de l’offre et de la demande.

Pour preuve, un Ballon Rabbit (Red) «que l’on vendait 12 800 euros pièce se négocie aujourd’hui à 25 000 euros», certes bien loin «des millions que l’on doit débourser» si l’on aime Jeff Koons, «un des plus grands noms de la sculpture». Visibles dès l’entrée, ses travaux lisses et colorés devraient, une nouvelle fois, se céder sans trop forcer, auprès de collectionneurs, donc, et probablement d’investisseurs, sachant que la demande, «forte», ne tarit pas.

Picasso à la galerie Wos

Un peu plus loin, c’est la galerie Wos, suisse elle, et pour la première fois présente sous ce nom au Luxembourg (elle est le fruit de la récente fusion entre deux autres établissements) qui dévoile une «exposition spéciale» dédiée à Pablo Picasso. Un beau coup de force qui se matérialise à travers une quinzaine de dessins et travaux graphiques du maître lui-même ainsi qu’une vingtaine de photographies «intimes» réalisées par ses deux amis, Edward Quinn et René Burri – en vente entre 5 000 et… 400 000 euros!

Grand amateur de Picasso et de son œuvre, Claudius Ochsner continue de rechercher, pour sa galerie et son plaisir, des travaux de cette icône du XXe siècle. «Son œuvre est tellement immense que l’on peut trouver pour 5 000 euros des travaux sur papier, des céramiques…», explique-t-il.

Si sa galerie, comme toutes les autres d’ailleurs, espère rentrer dans ses frais lors de Luxembourg Art Fair, il voit toutefois plus loin et se pose même comme curateur. «Il est important que les gens regardent, discutent, se renseignent… Au musée, on ne peut généralement pas demander, alors qu’ici, oui. Les gens ne doivent pas avoir peur des œuvres d’art. Et je suis là pour ça!»

Grégory Cimatti

EN CHIFFRES
4 jours d’exposition
90 galeries internationales
3 galeries du Luxembourg
Plus de 3 000 œuvres en vente

En 2018
22 718 visiteurs
915 œuvres vendues