Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
La première édition de la Luxembourg Art Fair se tient jusqu’à dimanche à Luxexpo. Quelque 88 galeries y présentent près de 3 000 œuvres d’art contemporain.
Il y a un mois très exactement s’ouvrait la deuxième édition de la Luxembourg Art Week à la Halle Victor-Hugo. Et voilà qu’à quelques kilomètres à peine de là, à Luxexpo, se tient depuis jeudi soir la première édition de la Luxembourg Art Fair. En d’autres termes, alors que le pays ne comptait pas de foire d’art contemporain en 2014, voilà qu’il en a deux cette année.
Deux foires cependant bien différentes. L’Art Week, création grand-ducale, accueillait une très grande majorité de galeries luxembourgeoises, tandis que la Luxembourg Art Fair, dernière-née de la famille Art3f – organisatrice de foires d’art en France ainsi qu’à Lausanne et Bruxelles –, n’accueille que trois galeries luxembourgeoises. Et pas les plus célèbres : Célina Arts Luxembourg, Galerie Andersen & Associés et Semaphore Art Studios, sur les 88 s’étant installées dans le hall 2 de Luxexpo.
Art3f est née il y a cinq ans à Mulhouse : à la suite de la visite d’une foire d’art décevante, la société, qui vient de la communication, a décidé de créer son salon d’art contemporain. Le succès de ce premier essai à Mulhouse a fait grandir le projet. D’abord à Nantes et Lyon, désormais aux quatre coins de la France : Paris, Toulouse, Nantes, Montpellier, Lyon, Nice, Mulhouse et même Metz, ainsi qu’à Lausanne et Bruxelles. Luxembourg rejoint donc la famille.
« Pourquoi Luxembourg? , lance le directeur d’Art Fair, Serge Beninca. Parce que nous avons constaté qu’il y a beaucoup de Luxembourgeois parmi les visiteurs et les acheteurs de nos autres salons. On s’est alors dit : plutôt que le Luxembourg vienne à nous, allons au Luxembourg! »
Bref, le Grand-Duché, avec son bien-être financier, fait rêver les galeristes. « Le Luxembourg a un côté très sexy », lance même le responsable. Résultat, 85 galeries ont fait le déplacement et se sont installées jusqu’à dimanche au Kirchberg. Principalement des galeries françaises, bien sûr, mais également belges, allemandes, polonaises, hollandaises, italiennes, espagnoles, croates, autrichiennes, britanniques et même chinoises.
Pour acheter ou se balader
En tout, ce sont quelque 800 artistes qui sont représentés à travers 3 000 œuvres environ, dans 6000 m². L’Art Fair se limite à la peinture, la sculpture, la photographie et la céramique, mais propose ce que son directeur appelle « de l’art coup de cœur », à l’opposé d’un art « conceptuel et intellectuel ». Un « art abordable » aussi, ajoute-t-il, en précisant qu’on peut acheter de belles œuvres « à partir de quelques centaines d’euros ».
Après, il y en a pour tous les goûts, et pour toutes les bourses. Si la plupart des œuvres sont proposées « entre 2 000 et 10 000 euros », la foire accueille également des « choses plus pointues, pour collectionneurs ». Et à ce niveau-là, les prix peuvent rapidement s’envoler. En feuilletant le catalogue de cette première édition, on tombe sur des noms qui font rêver les amateurs : Audiard, Ben, Braque, Buffet, César, Chagall, Cocteau, de Saint Phalle, Degas, Dubuffet, Gauguin, Haring, Koons, Magritte, Picasso, Warhol. Dans certains cas, ils ne sont «présents» qu’à travers un autographe, mais peu importe.
Et les amateurs désargentés pourront, eux aussi, profiter du salon et passer un bon moment, comme au musée. « Bien sûr, les galeries sont là pour trouver une nouvelle clientèle et vendre leurs œuvres, mais la Luxembourg Art Fair se veut un salon décontracté, où les familles peuvent juste se balader. » Il faut prévoir trois bonnes heures pour faire le tour, les organisateurs ont même imaginé un parcours idéal. Un espace accueille également les enfants avec des ateliers de dessin et de peinture et des musiciens proposent une ambiance jazzy dans les espaces restauration. « De quoi passer un bon moment dans ce week-end qui s’annonce froid et gris », lance Serge Beninca.
Quoi qu’il en soit, l’Art Fair s’installe au Grand-Duché. Ses organisateurs ont déjà signé pour les deux prochaines éditions. À voir maintenant si deux foires d’art contemporain en un mois, ça ne fait pas trop!
Pablo Chimienti
Luxexpo – Luxembourg. Vendredi 9 décembre de 16 h à 22 h. Sam. et dim. de 11 h à 20 h. Ticket : 10 euros (-de 18 ans : gratuit)
