Les trois films finalistes du Lux Film Prize du Parlement européen sont projetés, ce jeudi soir, mardi et jeudi prochains, à l’Utopia dans le cadre des Lux Film Days.
Parmi les innombrables récompenses cinématographiques mondiales, le prix Lux se distingue aussi bien par ses votants que par le but recherché. En effet, si la qualité cinématographique est prise en compte, le prix Lux récompense avant tout une œuvre qui illustre l’universalité des valeurs européennes, la diversité culturelle et le processus de construction continentale.
Et si les finalistes sont sélectionnés par un panel de professionnels (producteurs, distributeurs, exploitants, critiques…) de différents pays de l’UE, le lauréat final est choisi par les 736 députés du Parlement européen.
Voilà dix ans que le Parlement européen a décidé de remettre son prix à un film produit ou coproduit dans un pays membre du projet «Media» (mesures pour encourager le développement de l’industrie audiovisuelle), programme actif dans l’Union européenne, en Islande, au Liechtenstein, en Norvège et en Suisse. Mais le Parlement de Strasbourg n’est pas le palais des festivals de Cannes, ni le théâtre Dolby d’Hollywood. Ici la qualité cinématographique est certes prise en compte – et la qualité de son palmarès (lire encadré en fin d’article) le prouve – mais elle n’est pas la seule.
Le prix Lux privilégie les films qui ont un sens, les films en lien avec des sujets présents dans le débat public européen, qui appuient, de manière pertinente, là où le bât blesse, au niveau politique, social, institutionnel… des films qui célèbrent l’intégration, la diversité, le respect.
«Le Parlement croit que le cinéma, en tant de média de masse, peut être un moyen idéal pour créer le débat et la réflexion sur l’Europe et son futur», peut-on lire au sujet du prix. Les cinéphiles luxembourgeois ont pu vérifier tout ça grâce à la rétrospective des neuf films lauréats à ce jour proposée du 25 au 29 octobre derniers par la Cinémathèque de la Ville de Luxembourg.
Des projections gratuites
Le prix est aussi l’occasion de mettre sous les projecteurs la production cinématographique européenne, dans un milieu toujours dominé outrageusement par Hollywood et le cinéma américain dans son ensemble. Les films finalistes ont en effet l’assurance d’être projetés dans l’ensemble des pays de l’UE, en VO, avec les sous-titrages adaptés. Depuis cinq ans désormais, c’est aussi le cas au Grand-Duché.
Le cinéma Utopia de la capitale va ainsi présenter, de ce jeudi soir à jeudi de la semaine prochaine, les trois finalistes de cette édition 2016 : Ma vie de Courgette , de Claude Barras (ce jeudi soir à 19 h, en VO française st. ang. et all.), Toni Erdmann , de Maren Ade (mardi 15 à 18 h 45, en VO allemande st. fr. et ang), et À peine j’ouvre les yeux , de Leyla Bouzid (jeudi 17 à 18 h 45, en VO arabe, st. fr. et ang.). Cette dernière projection sera d’ailleurs suivie d’un débat, avec l’eurodéputé Frank Engel. Consacré à la Tunisie et aux autres nations du Maghreb, il portera sur les conflits entre les sociétés traditionnelles de ces pays et les aspirations des jeunes.
Les trois projections sont gratuites, histoire que les films puissent être vus par le plus grand nombre. L’an dernier, quelque 400 cinéphiles ont profité de ce cadeau.
Le lauréat du dixième Lux Film Prize sera connu lors de la séance plénière du Parlement européen le 23 novembre.
Pablo Chimienti
Le palmarès
Voici la liste des neuf premiers lauréats du Lux Film Prize.
2015 : Mustang , de Deniz Gamze Ergüven (Turquie/France).
2014 : Ida , de Pawel Pawlikowski (Pologne).
2013 : Alabama Monroe , de Felix Van Groeningen (Belgique)
2012 : Io sono li , d’Andrea Segre (Italie)
2011 : Les Neiges du Kilimandjaro , de Robert Guédiguian (France)
2010 : L’Étrangère , de Feo Aladag (Autriche)
2009 : Welcome , de Philippe Lioret (France)
2008 : Le Silence de Lorna , de Jean-Pierre et Luc Dardenne (Belgique)
2007 : Auf der anderen Seite , de Fatih Akin (Allemagne)
www.luxprize.eu