Après une discrète tentative en 2016 dans le regretté Magic Mirror, un pavillon de réalité virtuelle s’était installé l’an dernier au Casino Luxembourg tout au long du Lux Film Fest. Un essai transformé par les organisateurs, qui avaient attiré quelque 1 700 visiteurs dans l’aquarium du Forum d’art contemporain.
Normal alors de voir le Pavillon VR revenir à l’occasion de la 8e édition du festival (du 22 février au 4 mars). Et cette fois les autorités nationales ont décidé d’élargir le spectre de la programmation et de pérenniser la présence dans la capitale de certains de ces projets immersifs.
«La VR, ce n’est pas juste un casque, un gadget, explique Xavier Bettel sous sa triple casquette de Premier ministre, ministre des Communications et des Médias et ministre de la Culture, c’est un secteur transversal qui peut servir dans le milieu de l’éducation, la culture, du travail, de l’administration, de l’économie.»
Ainsi, le programme du pavillon est enrichi et élargi, mais en plus, dans le cadre de Digital Lëtzebuerg, la VR s’installera, après le festival, définitivement entre les murs du Casino Luxembourg. Trois stations VR seront installées de manière permanente dans une salle du musée.
Un nouveau champ d’exploration artistique
Au départ, les visiteurs auront, grâce à ces casques, accès au catalogue VR de l’importante société de distribution française MK2, mais le directeur des lieux, Kevin Muhlen, compte dans un deuxième temps «proposer aussi quelques inserts artistiques en 2018, puis, pourquoi pas dès 2019, également d’autres projets artistiques un peu barrés en VR».
Il rebondit : «On a déjà pas mal de choses immersives, avec des installations multimédias par exemple. Les artistes aiment bien plonger leur public dans leur univers. La réalité virtuelle permet de développer des choses qui ne sont tout simplement physiquement pas possibles dans une salle d’exposition. Elle ouvre la porte à plein de nouvelles possibilités, à de nouvelles expériences conceptuelles, expérimentales, cérébrales», se réjouit-il d’avance.
Bref, la réalité virtuelle devient de plus en plus réelle au Luxembourg. D’ailleurs, le Fonspa reçoit toujours plus de demandes d’aides au financement de productions en réalité virtuelle. La première d’entre elles, Finding Jakob, d’Olivier Pesch (Samsa Film), sera d’ailleurs à découvrir pendant le festival.
D’autres devraient arriver dans les prochains mois et «quatre nouvelles demandes viennent d’être introduites auprès du comité de sélection du Fonds», précise Guy Daleiden, son directeur. De quoi faire découvrir pas à pas cette nouvelle technologie aussi bien aux professionnels de nombreux secteurs qu’au grand public et placer ainsi le Grand-Duché parmi les pionniers de ce nouveau monde virtuel !
Pablo Chimienti