Gros week-end en perspective pour les festivaliers du Lux Film Fest, avec 21 séances au programme, mais également des ateliers, des rencontres professionnelles, des master class et la rencontre avec la star Ray Liotta.
Depuis jeudi soir et jusqu’à dimanche de la semaine prochaine ce sont donc 81 films d’une « sélection vraiment cinéphile », selon le porte-parole du jury, que peuvent découvrir les festivaliers à Utopolis, Utopia et à la Cinémathèque. Un festival qui n’avait certainement pas à rougir de ce qu’il était à sa naissance et qui comme toute manifestation de qualité se bonifie d’année en année. Cela s’est encore vu dès l’ouverture de ce millésime 2017, avec une soirée dynamique et présentée avec beaucoup de professionnalisme, entre solennité de l’instant et légèreté festive.
Solennité festive, c’est d’ailleurs un peu le fil rouge de cette édition qui « s’inscrit dans un contexte géopolitique international particulièrement difficile. Difficile, mais inspirant pour ceux de nos auteurs qui cette année ont su proposer des œuvres d’une rare beauté », note la présidente de la manifestation, Colette Flesch. « Que ce soit à travers des films de fiction, des documentaires, des créations en réalité virtuelle, ce Lux Film Fest s’inscrira plus que jamais dans le thème du vivre ensemble », poursuit-elle en prenant comme exemple le film d’Aki Kaurismäki, The Other Side of Hope « que nous avons le privilège de montrer en compétition au lendemain de son prix obtenu à la Berlinale ». « Il aborde la question migratoire avec un humour et une tendresse qui illustrent parfaitement ce que seront les onze jours de festivité. »
Tout au long du festival, le public pourra ainsi découvrir une sélection de « films en lien direct avec l’actualité » explique le Premier ministre et ministre de la Culture, Xavier Bettel. « Dans une époque de montée des populismes, dans une époque où des personnalités politiques de premier plan envoient des tweets rageurs, il y a des thématiques qu’il est important pour nous d’aborder », continue Alexis Juncosa, le responsable artistique du festival.
De grands moments en salle et en ville
Et cela donc dès la soirée d’ouverture avec la programmation de Denial, de Mick Jackson, film qui raconte l’histoire vraie de Deborah Lipstadt, conférencière attaquée en diffamation par un négationniste qu’elle avait eu le malheur de pointer, et qui, par la spécificité du droit, s’est retrouvée dans la situation de devoir prouver que la Shoah avait vraiment existé.
Un long métrage « ni trop film d’auteur, ni trop mainstream », note le programmateur, avec, qui plus est, l’excellente Rachel Weisz dans le rôle principal. Et des personnalités de premier plan, il y en aura d’autres tout au long du festival. Sur les écrans surtout, mais aussi sur place. Et c’est Colette Flesch qui rappelle l’hommage qui sera rendu ce dimanche au comédien américain Ray Liotta en préambule de la projection de Sticky Notes dans lequel il occupe le rôle principal.
Une rencontre programmée en parallèle de la première internationale de Barrage de la metteur en scène grand-ducale Laura Schroeder avec Isabelle Huppert et Lolita Chammah qui sera d’ailleurs présente à Luxembourg. « À l’image de cette double séquence, les festivaliers vont devoir faire des choix difficiles tout au long de ce festival. C’est la rançon du succès d’un festival qui n’a de cesse de faire reculer les murs pour proposer des moments rares, riches et intenses », insiste la présidente du festival.
De grands moments en perspective donc, dans les salles, mais pas seulement. Car, si comme le rappelle le Premier ministre, « le Luxembourg City Film Festival est un moment tant attendu dans l’agenda culturel du Grand-Duché du Luxembourg », la bourgmestre de la capitale, Lydie Polfer, rappelle, elle, que le festival est « bien ancré dans capitale. Il apporte la joie et la festivité dans les salles de cinéma, mais aussi au cœur de la ville avec son quartier général, place de la Constitution ».
Voilà, le festival joue maintenant cartes sur table, à chacun désormais de trouver sa propre combinaison gagnante !
Pablo Chimienti