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Lux Film Fest : magic, le ciné-concert !


Malgré le peu de spectateurs présents, les musiciens ont fait leur show avec passion. (photo P.C.)

Mardi soir, le Magic Mirrors accueillait NeirdA, Z3ro et Stephen Besse pour un ciné-concert de toute beauté sur le film Things to Come. Le Lux Film Fest est loin d’être terminé, mais, mardi soir, avec leciné-concert Things to Come, on a peut-être bien assisté à la plusbelle soirée de cette sixième édition.

« On aime proposer au public différentes formes d’exploitation du support cinématographique », explique le programmateur du festival, Alexis Juncosa. Il ajoute  : « Nous essayons d’organiser régulièrement des ciné-concerts, car c’est une belle manière de faire redécouvrir au public de grands films trop souvent oubliés. »

Dans l’ambiance toujours hors du temps du Magic Mirrors, les festivaliers ont pu (re)découvrir Things to Come , un film de 1936 de William Cameron Menzies. Un film magnifique mis en musique, en direct, par le duo NeirdA & Z3ro, devenu désormais trio, depuis qu’il a été rejoint aux claviers par Stephen Besse.

« J’ai découvert les ciné-concerts en 2005 , explique Sébastien Rozé, alias Z3ro, batteur et guitariste du trio, ça m’a foutu une grosse claque. Ça m’a tout de suite donné envie de faire de même. » Le duo NeirdA et Z3ro naît donc en 2010 dans ce but. Il commence avec un spectacle sur la série des années 60 Le Prisonnier , puis propose un ciné-live intitulé Déjà vu . Things to Come boucle leur trilogie «orwellienne». « On a fait la première de ce ciné-concert pendant le dernier festival de Cannes. Luxembourg n’est que notre sixième date », note le musicien.

90 minutes de pur bonheur

Dans Things to Come , William Cameron Menzies s’inspire, en partie, du roman d’H.  G. Wells The Shape of Things to Come . Sorti en 1936, le film débute avec une guerre imminente, qui éclate en 1940 et qui s’éternise jusqu’au milieu des années 60, quand une terrible épidémie de peste décimera les survivants. Là, le film d’anticipation bascule dans la science-fiction avec l’arrivée d’une étrange civilisation qui met fin aux hostilités et rebâtit une civilisation basée sur le travail et la technologie. On les suivra, dans leur ville immaculée toute en hauteur, jusqu’en 2036.

« Depuis le départ, on aime glisser de petits messages dans nos ciné-concerts, et là, ce film est hallucinant et troublant d’actualité. La folie de notre espèce, le rapport au pouvoir, à la guerre, au progrès scientifique, le besoin d’un leader, le fait qu’on oublie trop facilement les erreurs du passé, etc. Tout est là », souligne Z3ro, qui, avec ses acolytes, a su trouver sa place autour de cette œuvre, sans se laisser bouffer par elle, mais en la respectant au plus haut point.

Le trio suit le rythme du film, ses silences, ses moments d’intensité, ses retournements de situation. Il ne se contente pas de créer une musique pour aller avec le film, mais l’accompagne véritablement à travers 29 morceaux tout au long des 90 minutes de projection. Les musiciens savent se faire oublier quand c’est nécessaire, ou au contraire prendre le dessus quand cela s’impose.

Un travail au millimètre qui demande une connaissance profonde du film et une synchronisation sans faute. Et franchement, le trio, avec sa guitare, sa batterie, ses machines et ses claviers, fait des merveilles entre moments rock, d’autres plus electro, certains proches de la musique psychédélique ou encore d’un style rétro-futuriste. Du grand art!

Seul bémol de la soirée, le public. Une quarantaine de spectateurs à peine avait fait le déplacement. Mais comme l’a dit en début de soirée Alexis Juncosa, « ce n’est pas parce que vous n’êtes pas nombreux que ce n’est pas vous qui avez raison d’être là! » On lui donne 100  % raison!

Pablo Chimienti

www.luxfilmfest.lu