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Lucilin : au-delà du classique


Créé en 1999, l'ensemble a vu son activité se développer considérablement ces dernières années, passant d'une moyenne de 25 concerts par an à 40 l'an dernier. (photo archives Editpress)

L’ensemble de musique contemporaine ne cesse de prendre de l’ampleur. Et le programme des six prochains mois le prouve encore une fois.

« Il reste encore beaucoup de travail à faire au niveau du public », lance Guy Frisch, le directeur de Lucilin, la formation de chambre grand-ducale vouée exclusivement à la promotion et à la création d’œuvres du XXe et du XXIe siècle. Pour le reste, le ciel au-dessus de sa tête s’annonce pour le moins radieux !

Créé en 1999, l’ensemble a vu son activité se développer considérablement ces dernières années, passant d’une moyenne de 25 concerts par an à 40 l’an dernier. Et la saison prochaine semble suivre la même tendance positive. Au-delà des chiffres, les responsables de la structure se félicitent de la qualité de la programmation proposée et des grands musiciens et compositeurs avec qui l’ensemble collabore.

Autant de réussites qui font que Lucilin, qui a longtemps été à l’origine de tous ses projets, est de plus en plus souvent contacté pour des collaborations, que ce soit au Grand-Duché ou à l’étranger. Début août par exemple, les musiciens s’envoleront pour le Japon pour une petite tournée à Tokyo, Nagakute et Nagano avec leur programme Tulles et les ombres, créé il y a dix ans et qui n’a, depuis, jamais cessé de tourner.

Une des représentations données au pays du Soleil-Levant sera également dédiée au projet Bach & Present, que le public grand-ducal pourra découvrir ce dimanche à 11h au Carré (ancien site du CarréRotondes) où des œuvres de Jean-Sébastien Bach seront couplées avec des pièces du répertoire contemporain, d’Hosokawa, Steen-Andersen, Fuentes, Dennehy ou encore Kerger et Lentz, deux compositeurs grand-ducaux, la défense de la création contemporaine luxembourgeoise étant depuis toujours une des priorités de Lucilin. « Un programme qui est une excellente introduction à la musique contemporaine pour tout type de mélomane », note Guy Frisch.

Autre tournée à l’étranger – « sur les 40 concerts, exceptionnellement 25 sont à l’étranger , note la directrice administrative, Florence Martin, alors que d’habitude notre ratio est plutôt de deux tiers de concerts au Grand-Duché et un tiers à l’étranger » – avec Kein Licht de Philippe Manoury et Nicolas Stemann, un «Thinkspiel», autrement dit un opéra d’un genre nouveau qui tente de renouveler le rapport de la musique à la narration.

Ambassadeur culturel

Un projet qui occupera Lucilin d’août à novembre, avec pas moins de 19 dates à travers l’Europe, dans des lieux prestigieux comme la Ruhrtriennale, Musica Strasbourg, l’Opéra-comique de Paris et le Théâtre national de Zagreb. « Des lieux clés pour la création contemporaine mondiale », notent les responsables. Le public luxembourgeois pourra le découvrir les 22 et 23 novembre au Grand Théâtre.

Voyage toujours, à Sofia cette fois-ci, en octobre, pour une reprise de The Dark, l’opéra instrumental de la Luxembourgeoise Alberta Petrovic, inspiré du mythe d’Eurydice et Orphée qui a la spécificité de se jouer dans le noir, de manière à obliger les spectateurs à oublier la vue pour se concentrer entièrement sur l’ouïe. Un «petit plus», insiste-t-on du côté de Lucilin, pas peu fier non seulement de décloisonner les disciplines – avec des projets transversaux, intégrant ici l’architecture, là les arts plastiques, etc. –, mais aussi de proposer toujours une «expérience» au public qui « dépasse la forme habituelle du concert classique ».

Reste, jusqu’à la fin de l’année, la Luxembourg Composition Academy, qui connaît un vif succès et dont le concert de clôture se tiendra le 18 novembre; Le Bal contemporain, concert de clôture du festival Rainy Days, le 19 novembre et enfin, les 7 et 10 décembre la reprise, au TNL, du projet The Raven accompagné de Heart Sutra.

Des perspectives qui permettent aux responsables d’annoncer fièrement : « On a atteint ce qu’on espérait il y a quelques années. » D’autant que l’année 2018 s’annonce tout aussi riche. Reste à espérer que la destruction annoncée du Carré, où Lucilin a élu domicile, n’arrêtera pas cet élan positif.

Pablo Chimienti

Renseignements sur lucilin.lu