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L’ONU demande au Japon d’en faire plus pour les « femmes de réconfort »


Des membres d'ONG brandissent un portrait d'une " femme de réconfort " taïwanaise lors d'un rassemblement devant l'Association japonaise d'échange culturel à Taipei le 14 août 2018. (Photo : AFP)

Un comité de l’ONU a appelé vendredi le Japon à mieux prendre en charge les « femmes de réconforts », esclaves sexuelles de l’armée impériale nippone, et leur verser les indemnités adéquates.

Selon des historiens, près de 200 000 femmes, principalement originaires de Corée mais aussi de Chine et des Philippines, ont été enrôlées dans les bordels de l’armée japonaise pendant la Seconde Guerre Mondiale.

Cette question a été examinée jeudi et vendredi à Genève par le Comité pour l’élimination de la discrimination raciale (CERD) des Nations Unies. « C’est une plaie qui ronge le pays depuis trop longtemps », a déclaré Gay McDougall, l’une des 18 membres du comité. Le responsable de la délégation japonaise a lui affirmé que son pays s’était déjà assez racheté auprès des victimes en leur présentant « ses excuses et ses remords les plus sincères », notamment par le biais de « lettres de différents Premiers ministres au fil des ans ».

« Le gouvernement reconnaît que la question des femmes de réconfort a été une insulte à l’honneur et la dignité d’un grand nombre de femmes », a déclaré l’ambassadeur Masato Otaka devant le comité, contestant le terme d' »esclaves sexuelles ». L’ambassadeur a également précisé que le gouvernement avait débloqué « le maximum possible d’aide » pour un fonds destiné au soutien médical et financier des victimes, afin de leur offrir « des réparations raisonnables ».

« Violation de droits fondamentaux »

A la suite d’un accord conclu en décembre 2015 entre le Japon et la Corée du Sud, « les deux pays ont confirmé la résolution définitive et irréversible du problème des femmes de confort », a souligné l’ambassadeur. Le Japon avait à l’époque versé un milliard de yen (7.5 millions d’euros) aux femmes coréennes concernées. Mais l’actuel président sud-coréen Moon Jae-In a critiqué ce compromis en raison notamment du refus japonais d’assumer une pleine responsabilité juridique.

Selon Gay McDougall, les accords passées entre deux gouvernements « ne sont pas adaptés quand il s’agit de répondre aux réclamations d’individus concernant la violation de droits fondamentaux ». Aussi l’experte a demandé au Japon d’adopter une « solution simple: offrir aux victimes les excuses et les réparations qu’elles jugent adaptées et qui répondent à leur besoin de dignité ».

Le Quotidien/AFP