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[Littérature] Roberto Saviano en guerre contre l’indifférence


Le journaliste et auteur italien rappelle qu’«en Méditerranée, quelqu’un meurt chaque heure du jour et de la nuit». (photo Francesca Mantovani)

Après avoir pointé la mafia napolitaine puis les trafics de la drogue, Roberto Saviano, vivant sous protection policière permanente, se lance, avec En mer, pas de taxis, dans une nouvelle cause : les migrants.

Dans leur aridité, des chiffres communiqués par le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés : 633 migrants sont morts lors de la traversée de la Méditerranée depuis le 1er janvier 2021. Au début de cette semaine, pas moins de 8 000 migrants sont arrivés à l'enclave espagnole de Ceuta, à la frontière marocaine. Sur les écrans télé, dans la presse écrite et les réseaux sociaux, la photo d'un bébé sauvé de la noyade par un policier espagnol a ravivé le sentiment d'urgence.

Roberto Saviano, qui a raconté la camorra (la mafia napolitaine) dans Gomorra en 2006 et qui, depuis, vit sous protection policière, affronte le sujet des migrants avec son nouveau livre, En mer, pas de taxis. Sur cette question, il a fait le constat que tout le monde ne se sent pas concerné par le problème. Et quand un hebdomadaire parisien lui a récemment demandé pourquoi il a écrit ce livre, le journaliste et écrivain italien de 42 ans répond : «C’est justement parce que tout le monde préfère détourner les yeux que ce livre est nécessaire. Je me moque d’écrire sur les sujets que tout le monde regarde, ça ne m’intéresse pas. Je ne veux pas raconter des histoires qui distraient le lecteur. En Méditerranée, quelqu’un meurt chaque heure du ...


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