« Welcome to the Hôtel n° 25 », c’est avec ces mots que s’ouvre le troisième album studio de The Disliked, le groupe né en 2002 et qui n’a cessé de se réinventer depuis.
Dans « Hôtel N°25 », il n’y a pas que les chansons qui sont des oeuvres d’art. (Photo : DR)
Un troisième album, intitulé Hôtel n° 25 et qui représente à la fois un résumé des cinq ans d’études universitaires de ces anciens du lycée des garçons d’Esch-sur-Alzette et un album concept d’une grande originalité. « C’est un album qui clôture, pour nous, cette phase de transition que sont les études entre jeunesse et vie adulte », explique Cédric, un des deux guitaristes de ce sextet.
Connu en tant que groupe de ska-punk, The Disliked propose dans ce nouvel opus une multitude de sonorités et d’influences. Le punk semble désormais loin, mais le ska, lui, demeure. Il est désormais accompagné, mélangé, marié, fusionné tantôt avec du math-rock, tantôt avec du reggae, mais, ici et là, aussi avec de la pop, du rap et même de la chanson. Principalement écrit en anglais, l’album propose également deux textes en français. « Certains d’entre nous ont fait leurs études à Bruxelles, à un moment écrire et chanter en français, cela s’est imposé à nous de manière quasi naturelle », reprend le musicien.
Et la grande réussite de cet Hôtel n° 25 (à lire à l’anglaise malgré son accent circonflexe) est que rien ne choque. Ni les changements de style ni les changements de langue. Bien au contraire.
Les quatorze morceaux de l’album – dont quatre ont déjà été publiés entre 2011 et 2013 (Colonia, Ballad of KCR Jones, Waiters Don’t Wait et Hi Again) – représentent les quatorze chambres de cet hôtel « où on se rencontre. Un lieu pour vous et pour moi et pour tout le monde. Un lieu où l’on raconte des histoires. Un lieu où l’inattendu arrive… », note le groupe dans la pochette. Quatorze chansons donc qui racontent autant de petites histoires. Tel un narrateur, Raphael Dumont, le chanteur, raconte en musique ces petits récits qu’on verrait presque dans une programmation de courts métrages au cinéma.
> Des chansons dansantes, des histoires à écouter
Il est ici question d’un mec qui se la pète, là, du départ de la maison familiale, là encore de voyage, de rencontres ou encore d’un étrange capitaine. «Histoires personnelles et imagination se mélangent dans ces chansons», dans ces histoires qu’on écoute avec envie. On écoute, oui. Car avec cet Hôtel n° 25, The Disliked trouve le parfait équilibre entre musique dansante et chansons à texte. Les cuivres et les rythmes donnent envie de lever les genoux et de laisser son corps partir avec la musique, mais cette voix claire et nette tout au long de l’album et ces textes surprenants captent l’attention et gardent le cerveau constamment en éveil.
Et pour compléter le tout, le groupe pense aussi aux yeux. L’album lui-même est un très bel objet artistique, réalisé par Gilles Scaccia.
Bref, Hôtel n° 25 de The Disliked est l’album luxembourgeois de musiques amplifiées indispensable de ce début 2015.
De notre journaliste Pablo Chimienti