Un ancien sous-officier de la Marine française, qui détournait des photographies de ses collègues et les mettait en scène via des montages sur des sites pornographiques, a été condamné lundi à Marseille à deux ans de prison avec sursis.
Maxime Bourgeois, 33 ans, qui avait le grade de maître et était en poste dans le sud de la France, avait été exclu de la Marine nationale en 2010. Il lui était reproché d’avoir récupéré les photographies de plusieurs dizaines de ses collègues féminines sur les trombinoscopes des bases de Nîmes et de Hyères notamment, mais aussi sur des sites comme Facebook ou Copains d’avant, puis de les détourner et de les mettre en scène sur des sites pornographiques.
Le tribunal spécialisé en matière militaire l’a également condamné à une mise à l’épreuve de deux ans et à l’obligation de suivre un traitement, et a rejeté la demande de non-inscription de sa condamnation au casier judiciaire. Il devra en outre indemniser 38 parties civiles –déboutées de leur demande d’indemnisation pour un préjudice physique, mais reçues en leur demande pour un préjudice moral– à hauteur de 1 000 à 4 000 euros, pour un total de 69 000 euros.
« Nous sommes très heureux de cette décision par laquelle le tribunal rappelle le respect dû aux femmes militaires », a commenté Frédéric Picard, avocat des parties civiles: « Elles obtiennent la reconnaissance qu’elles désiraient et vont pouvoir assumer leurs fonctions de manière apaisée, sans avoir à subir les regards de la gent militaire masculine. »
« Ce n’est pas une mauvaise décision », a également commenté Jean-Louis Keita, l’avocat de Maxime Bourgeois: « Ce genre d’affaire ne nécessite pas de la prison ferme, il faut qu’il se soigne et la décision permet aussi de réparer le préjudice causé. »
Dans le sud de la France, Maxime Bourgeois était chargé de la sécurité locale du réseau informatique du ministère de la Défense. Alertées de la manipulation par des proches fin 2009, les victimes avaient prévenu leur hiérarchie début 2010, ce qui a conduit, après enquête interne de la gendarmerie maritime, à l’identification du pirate puis son exclusion.
L’état-major de la Marine avait ensuite porté l’affaire devant la justice et une information judiciaire avait été ouverte au parquet militaire de Marseille en avril 2011.
AFP / S.A.