Coincé entre le film d’Olivier Assayas Personal Shopper et son histoire de fantômes qui a été le premier film de l’édition 2016 à être largement sifflé lors de la projection de presse et le décevant film de Pedro Almodovar Julieta ou l’histoire d’une mère qui n’a plus de nouvelles de sa fille depuis douze ans, Aquarius du réalisateur brésilien Kleber Mendonça Filho, également en compétition, n’a pu être vu que par quelques journalistes faute de places dans une salle trop petite et projeté à un créneaux horaire indécent.
Cela me fait remonter le temps où, en 1999, un certain film intitulé Rosetta avait été projeté dans les mêmes conditions avant de finir sur la plus haute marche du podium. Certes, nous n’en sommes pas encore là mais cette situation pourrait bien être fâcheuse pour certains au moment du Palmarès car Aquarius, l’histoire de Clara, la soixantaine et ancienne critique musicale, pourrait bien se retrouver au Palmarès ce dimanche soir avec le prix d’interprétation féminine. Sonia Braga, alias Clara, a le mérite d’être présente dans la quasi-totalité des scènes (le film dure 2h20), jouant son personnage avec sobriété et charisme comme seules en sont capables les grandes actrices.
Aquarius est le troisième film dans lequel Sonia Braga a joué a être présenté à Cannes. Les deux autres étaient Le baiser de la femme araignée d’Hector Babenco (1984) et Milagro de Robert Redford (1988) lui ouvrant ainsi les portes d’Hollywood. Et comme dit le dicton, jamais deux sans trois… la troisième étant peut être la bonne ! Mais ne vendons pas la peau de l’ours avant de l’avoir tué car il reste encore huit films en compétition à visionner.