Retour sur les temps fort de la 77ème cérémonie des Golden Globes, les récompenses attribuées par l’Association de la presse étrangère d’Hollywood et décernées dimanche soir.
Le présentateur des Golden Globes Ricky Gervais tacle Hollywood pour avoir fermé les yeux sur Harvey Weinstein : juste avant la remise du dernier prix de la soirée, l’acteur et humoriste britannique a évoqué l’ancien producteur dont le procès pour agressions sexuelles démarre lundi à New York. « Notre prochaine présentatrice a joué dans Bird Box sur Netflix, un film où les gens survivent en faisant comme s’ils ne voyaient rien », a commencé le créateur de la série The Office pour annoncer l’actrice Sandra Bullock. « Un peu comme travailler pour Harvey Weinstein », a-t-il ajouté.
Et alors que la salle grognait, il a immédiatement invectivé le parterre d’acteurs et réalisateurs présents : « C’est vous qui l’avez fait ! Pas moi ! Vos gueules ! »
La soirée s’ouvre sur un « Allah Akbar » : première personne primée de la cérémonie des Golden Globes, pour son rôle dans la série de Hulu Ramy l’acteur Ramy Youssef a débuté son discours en « (remerciant son) Dieu » et disant « Allah Akbar » (Dieu est le plus grand en arabe). Une expression très rarement entendue dans ce contexte, même si Dieu est souvent cité, mais le plus souvent par des chrétiens.
Michelle Williams appelle les femmes à la mobilisation : récompensée pour son interprétation de l’actrice, danseuse et chorégraphe Gwen Verdon dans la mini-série Fosse/Verdon, l’Américaine a défendu ses choix d’actrice et de femme. « J’apprécie de vivre à une époque dans notre société où existe la possibilité de choisir, parce qu’en tant que femmes et filles, il peut arriver à nos corps des choses que nous n’avons pas choisi », a déclaré l’actrice de 39 ans. Elle a conclu en appelant les femmes à voter pour peser dans le débat démocratique. Un appel relayé plus tard par une autre comédienne, Patricia Arquette, exhortant à la mobilisation du plus grand nombre cette année pour l’élection présidentielle aux États-Unis.
Émotions et hommage
L’hommage de Brad Pitt à Leonardo DiCaprio : sacré meilleur second rôle, l’acteur américain a rendu hommage à son partenaire dans le film Once Upon a Time… In Hollywood, « LDC », comme il l’appelle. « C’est un All-Star, un gentleman. Je ne serais pas où je suis sans toi », a lancé, sur scène, celui qui joue la doublure de l’acteur Rick Dalton (DiCaprio) dans le long métrage de Quentin Tarantino. Le quinquagénaire a glissé une référence malicieuse au film Titanic et expliqué qu’il aurait « partagé le radeau » avec Leonardo DiCaprio.
This one’s for Rick Dalton. Brad Pitt wins Best Supporting Actor, Motion Picture at The #GoldenGlobes. pic.twitter.com/0QK3TfomI1
— NBC Entertainment (@nbc) January 6, 2020
Premier prix commun pour Elton John et son parolier Bernie Taupin : primés pour la meilleure chanson originale, avec I’m Gonna Love Me Again, tirée du film Rocketman, le chanteur britannique et son acolyte ont vécu dimanche une première, à 72 et 69 ans respectivement. « C’est l’un des moments les plus émouvants de ma vie », a commenté l’artiste qui portait des lunettes fumées rouge. A leur arrivé sur scène, le chanteur et son parolier ont eu droit à une ovation debout. La longue complicité qui unit les deux hommes, depuis le lancement de la carrière d’Elton John, « est de celles qu’on ne voit pas beaucoup dans cette ville », a expliqué Bernie Taupin, en parlant de Los Angeles. « C’est un mariage qui dure depuis 52 ans. »
Le réalisateur de Parasite appelle Hollywood et les Américains à s’ouvrir sur le reste du monde : « Une fois que vous aurez surmonté la barrière des sous-titres, vous découvrirez tellement plus de films magnifiques », a expliqué Bong Joon-ho, metteur en scène qui a reçu le prix du meilleur film étranger.
LQ/AFP