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Les Shaka version Black (Interview + Vidéo)


Le groupe d’electro-rock Shaka Ponk revient au Grand-Duché le jeudi 12 mars avec The Black Pixel Ape, le revers de la médaille de leur précédent album, The White Pixel Ape. Interview avec Steve, le maître des samples.

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Les membres de Shaka Ponk sont des bosseurs et désormais des célébrités de la scène rock française. Ils ne se prennent pas pour autant au sérieux ! (Photos : DR)

C’est plus que quelques chansons que Shaka Ponk propose au public dans chacun de ses albums, clips et concerts. Le groupe phare de la scène electro-rock française a créé tout un univers visuel, coloré et un peu dingue autour de son sextette et de sa mascotte virtuelle, Goz. Un univers à découvrir la semaine prochaine à la Rockhal et dont nous parle Steve, le claviériste et sampleur du groupe.

> Deux albums en un an : peu de groupes peuvent se vanter d’avoir réalisé une telle performance. Il y avait urgence à sortir ce Black Pixel Ape, qui est le revers de la médaille de White Pixel Ape ?

Steve : Ce n’était pas vraiment calculé. On a fait deux disques, le Black d’ailleurs en premier, mais en fait c’est juste qu’on avait envie de sortir toutes les dernières compos qu’on avait faites et qu’il y en avait trop pour un seul disque. On en a donc fait deux. On a même pensé à un moment à sortir les deux albums en même temps, mais finalement ça ne s’est pas fait.

> Il y a tout de même un côté yin et yang, avec un côté très blanc et un autre très noir. Proposer le noir après le blanc, est-ce que ça ne laisse pas finalement une image un peu pessimiste ?

Non. Franchement, il n’y a pas de message précis, qu’il soit positif ou négatif. C’est plus une question d’énergie dans laquelle on était en composant. L’album noir a été composé dans une période « post-tournée », avec Frah en convalescence. C’était un peu difficile à vivre. Tu es sur la route, tu rencontres plein de gens et tout à coup ça s’arrête. Ça donne toujours une période un peu « down » qui elle-même a donné un album assez noir.

> On parle effectivement à propos de Black Pixel Ape d’album très sombre et ténébreux. Mais, franchement, ça reste sacrément pêchu !

Oui, bien sûr. Musicalement, ce n’est pas aussi conceptuel que ce que certains pourraient penser. On n’allait pas faire un album suicidaire. Ce n’était pas le but. Et puis, ce n’est pas du tout notre style.

> On sent, là encore, comme dans tous vos albums, que la musique de Shaka Ponk est là avant tout pour la scène et pour se lâcher, même si les paroles ont aussi leur importance.

Oui, c’est ça. Et je dirais même que c’est encore plus le cas ici que dans les précédents albums, car on a eu huit mois de plus pour bosser sur l’album : on a donc pu déjà jouer en live des morceaux du Black dans la tournée White. Du coup, chaque morceau a eu plus de temps pour mûrir, on a eu le temps de bien le mixer, de créer plus d’images pour aller avec, etc. On a même masterisé l’album nous-mêmes. On a eu le temps, donc on en a profité. Et on est plutôt contents du résultat, je pense donc que désormais on va toujours faire ça nous-mêmes.

> Quand on est un groupe de scène comme le vôtre, quelle relation entretient-on avec le travail en studio ?

En fait, on ne va pas en studio. Notre studio, c’est là où on travaille. Et on aime bien ça. Ce n’est pas métro-boulot-dodo, mais on est tous consciencieux et on travaille dur pour arriver à un résultat que d’autres personnes dans le métier atteindraient plus vite. Mais on aime faire les choses par nous-mêmes, de manière artisanale. Et le disque se fait au fur et à mesure. Donc, réserver un studio pour une période donnée, avec nous, ça ne marche pas. D’autant qu’on compose et qu’on enregistre aussi beaucoup sur la route.

> Et la scène ? Ça représente quoi pour vous ?

C’est une victoire. Les albums ne sont que des prétextes pour pouvoir retourner sur scène et vivre la musique avec les gens. Ça nous a pris un an de préparer le White, le Black et tout le travail visuel qu’il y a sur cette tournée, on est donc ravis de présenter enfin tout ce travail au public. Et puis on est contents de pouvoir s’éclater avec les spectateurs.

> Vous êtes déjà venus à plusieurs reprises au Luxembourg, vous étiez par exemple au festival Terres rouges en 2011 ou encore au Rock-A-Field l’été dernier. On a l’habitude de dire que le public luxembourgeois est très froid, quel est votre secret pour dérider tout le monde ?

Je n’en sais rien. On ne sait jamais à quoi s’attendre avec le public. On aime bien jouer en dehors des frontières françaises, parce qu’en France le public est acquis, alors que quand tu arrives dans une salle et tu as tout ce monde à convaincre, ça donne une pression supplémentaire qui est assez intéressante. C’est un public qu’il faut vraiment aller chercher. Et au Luxembourg, je me souviens, ça a toujours parfaitement fonctionné. Ça nous avait d’ailleurs bluffés.

> La scène, en tout cas, vous rend bien l’amour que vous lui portez. Victoire de la musique pour votre tournée 2012, meilleur DVD musical en 2014. C’est important ces prix ?

Ça fait plaisir, c’est clair. Je les pensais réservés à la scène « variété » et n’appartenant pas à cette famille-là, je ne pensais pas qu’on les recevrait un jour. Dernièrement, le cercle s’est agrandi, je trouve ça super, parce que cela permet à la musique alternative de toucher un plus grand public.

> Votre concert à Esch, le jeudi 12 mars, sera votre deuxième date de 2015 (NDLR : ils seront la veille à Angers). À quoi doit-on s’attendre ?

On reste pas mal basé sur le show de 2014, mais on y ajoute de nouvelles choses de l’album Black. L’année dernière, on a fait pas mal de festivals où on jouait environ une heure, mais le show est vraiment conçu pour des concerts plus longs. Là, on va pouvoir exploiter à nouveau le spectacle tel qu’on la imaginé.

> Et sinon, comment va Goz ?

Il va super bien. Il ne tient plus en place. Lui, les compos, ce n’est pas son truc. Ce qu’il veut, c’est prendre le bus et sauter sur les gens. Il a donc hâte de repartir.

Entretien avec notre journaliste Pablo Chimienti


Rockhal – Esch-Belval.

Jeudi 12 mars à 20h30