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Les obèses en bonne santé courent plus de risques que les autres


L’idée que des personnes obèses puissent rester durablement en bonne santé est un mythe dans la majorité des cas, comme le montre une étude britannique publiée lundi aux États-Unis dans la revue de l’American College of Cardiology.

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L’étude, menée sur 2 521 personnes durant vingt ans, a établi que 51% des participants ont subi une dégradation de leur état de santé. (Photos : AFP)

Les chercheurs du département d’épidémiologie de l’University College de Londres ont suivi 2 521 hommes et femmes de 39 à 62 ans pendant vingt ans et ont mesuré régulièrement leur indice de masse corporelle, leur taux de cholestérol, leur glycémie, leur résistance à l’insuline et leur tension artérielle. Ils définissent une personne obèse en bonne santé comme ne présentant aucun facteur de risque du syndrome métabolique comme le diabète. Plus de 51% des obèses « sains » ayant participé à cette étude ont vu leur santé se dégrader au cours d’une période de vingt ans, tandis que seuls 11% ont perdu du poids et ont retrouvé une bonne santé. Les 38% restants sont restés obèses et en bonne santé pendant la durée de l’étude.

« La principale hypothèse avancée pour des obèses sains c’est que leur état de santé reste stable durablement, ce qui n’est pas le cas puisque leur santé se dégrade sur le long terme », souligne Joshua Bell, l’un des principaux auteurs. « Des adultes obèses en bonne santé courent également un risque nettement plus grand de tomber malades que des personnes non obèses », relève-t-il. Parmi les 2 521 participants, 181 étaient initialement considérés comme obèses, dont 66 entraient dans la catégorie en bonne santé. Au bout de cinq ans, 32% de ces derniers ont connu une dégradation de leur santé.

Dix ans après le début de l’étude, 41% du groupe initial des obèses en bonne santé n’étaient plus considérés comme tels et ils étaient 51% après 20 ans. « Les personnes obèses en bonne santé courent un plus grand risque de développer des maladies cardiovasculaires que celles qui ont un poids normal et qui sont en bonne santé, même si ce risque est moindre que pour les obèses déjà en mauvaise santé », conclut Joshua Bell. « Comme le montre cette étude, les obèses en bonne santé tendent à connaître une dégradation de leur santé au cours des années », ajoute-t-il. Les États-Unis comptaient 35,7% d’adultes obèses en 2010, selon les Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC).

AFP