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Les Ghostbusters assassinés


Les nouvelles chasseuses de fantômes, ectoplasmes cinématographiques. (Photo Columbia)

Quand les fantômes envahissent New York, la ville met son destin entre les mains de quatre filles totalement dingues qui se lancent à la poursuite des ectoplasmes.

Nouvelle preuve de l’absence totale d’initiative des studios de Hollywood, ce «reboot» (traduire par nouveau départ) de la série Ghostbusters rappelle à quel point les bonnes idées des années 80 ne sont plus nécessairement valables trente ans plus tard.

Le premier Ghostbusters, sorti en 1984, était une sucrerie pop, aux effets spéciaux avant-gardistes, à une époque où il était rare de montrer les fantômes à l’écran. La bande d’acteurs derrière les chasseurs de fantômes révélait au monde des nouveaux venus comme Bill Murray, Harold Ramis ou encore Dan Aykroyd. Trente ans plus tard, le réalisateur Paul Feig a cru qu’il suffisait de reproduire l’original avec fainéantise et avec un casting venu de la télévision pour réussir à relancer le mythe.

Résultat ? Un interminable pensum sans aucune personnalité, où des actrices aussi insignifiantes que l’horripilante Melissa McCarthy passent leur temps à minauder pour combler le vide du scénario. D’un matériau en or, qui a marqué une génération de cinéphiles, Paul Feig a fait un monstre hideux, avec pour seule idée la féminisation du casting. Pour quoi faire ? Lui seul le sait. Car aux personnages archétypaux masculins ont succédé des clichés féminins qui s’emploient à donner vie à une histoire qui ne fait que renvoyer à l’original.

Une machine à fric

La seule vraie idée derrière ce film est de donner naissance à une nouvelle série qui permettra à la Columbia d’amasser des millions de dollars. Pour assurer le coup, même les anciens acteurs ont été convoqués dans des caméos qui frisent le ridicule. Rien ne dit que cette tentative ne soit pas vaine. Le succès n’est pas au rendez-vous, le film est moqué dans le monde entier et la relance pourrait s’arrêter là.

Ce serait plutôt une bonne nouvelle tant le manque d’ambition dont il fait preuve donne une seule envie : revoir le Ghostbusters original, bien plus réjouissant que ce triste objet commercial interminable, qui maltraite trop le mythe pour ne pas mériter d’être immédiatement remisé au placard.

Christophe Chohin

Ghostbusters, de Paul Feig. Comédie fantastique (1h56), avec Melissa McCarthy, Leslie Jones, Kristen Wiig, Chris Hemsworth…
Déjà en salles.