Accueil | Culture | « Les gangsters et la République »: petits arrangements entre truands et politiciens

« Les gangsters et la République »: petits arrangements entre truands et politiciens

Un documentaire, diffusé dimanche soir sur France 5, entend dévoiler les petits et grands arrangements entre truands et hommes politiques, avec des témoignages inédits.

Diffusé dimanche soir en trois parties, Les gangsters et la République entend montrer que, « depuis 1945, les liaisons dangereuses » unissant « caïds, police et monde politique ont marqué l’histoire nationale et continuent de façonner le banditisme français ». D’anciens braqueurs « historiques » témoignent devant la caméra de Frédéric Ploquin et Julien Johan, tels William Perrin -dit le Grand William- un ancien perceur de coffres, ancien trafiquant de drogue ou Antoine Cossu -dit Tony l’Anguille.

Dans ce casting digne des films de Michel Audiard figure aussi l’ancien ministre de l’Intérieur Charles Pasqua -décédé en juin 2015- à la réputation sulfureuse. « Cela s’est fait in extremis », précise Frédéric Ploquin, « comme s’il avait envie de se confier avant d’en finir avec la vie ». L’ex-patron de l’officine du Service d’action civique (SAC) réputé proche du pouvoir gaulliste et ancien ministre de l’Intérieur (1986-1988 puis 1993-1995) ne dit pas grand chose, mais ses silences sont parfois révélateurs. « Je ne crois pas que l’on puisse dire que la République s’est appuyée sur les voyous », se défend Charles Pasqua, tout en concédant qu’elle « s’est dotée des moyens nécessaires lorsque son existence était menacée ».

Le documentaire revient sur les présumées collusions, jusqu’à aujourd’hui, entre milieu et hommes politiques. Une relation trouble qui serait née à la Libération quand s’est installée, sur les ruines de la collaboration et de l’occupation nazie, une espèce de pacte entre voyous et hommes de pouvoir pour exploiter hôtels de passe ou cercles de jeux. Pour mieux renseigner les seconds ou leur permettre de « s’autofinancer ».

Si le documentaire et quelques témoignages peinent parfois à convaincre, faute de preuves, les documents d’époque denses et variés sont saisissants de vérité. Et parlent souvent d’eux-mêmes replacés dans leur contexte.

Le Quotidien/AFP