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Les collections du MNHA sont à découvrir en ligne


Le site MNHA Collections permet de découvrir en ligne les trésors du musée. (Illustration LQ)

Déjà plus de 200 œuvres du MNHA ont été photographiées, détaillées et mises sur une nouvelle plateforme numérique qui est amenée à se développer. Un catalogage numérique qui pourrait attirer un nouveau public et intéresser les chercheurs.

C’est au milieu des œuvres d’art, dans une ambiance tamisée, que le portail MNHA Collections a été lancé hier matin, au musée national d’Histoire et d’Art. Il s’agit d’une plateforme numérique sur laquelle, petit à petit, on pourra découvrir tous les objets que le musée possède, avec un texte de description, une photo et une localisation 3D qui, en un clic, nous emmène à l’emplacement du musée où se trouve la pièce en question. Pour le moment, un peu plus de 200 œuvres sont sur le site.

«Cela va être un travail très long. Voilà déjà près de deux ans que nous travaillons sur ce projet et (…) probablement que nous tous, dans cette salle, nous n’en verrons pas la fin. Il y a plus d’un million d’œuvres à numériser, cela va se faire sur des générations», souligne le directeur du MNHA, Michel Polfer.

«Ce travail a plusieurs objectifs importants, poursuit le directeur. Il va augmenter la visibilité des collections vis-à-vis de différents publics, notamment ceux que l’on ne voit pas encore dans les musées. Grâce à cet outil, ils pourront découvrir les objets qu’on trouve ici et cela facilitera peut-être le premier pas.» Un autre public que le musée veut toucher avec cette plateforme est celui issu du domaine de la recherche à l’échelle mondiale. «Souvent, les gens ignorent que nous avons des objets intéressants. Cette plateforme favorisera aussi l’augmentation des prêts pour des expositions à l’extérieur, ce qui permettra d’avoir une vitrine pour nos œuvres.»

Le directeur estime également que cette accessibilité des œuvres au grand publicoffrira la possibilté au personnel du musée de compléter ses connaissances sur ces objets : «On mettra en place un système de « feedback ». Peut-être que des personnes vont nous dire que l’on s’est trompé ou qu’elles auront des questions, par exemple.»

À défaut de pouvoir mettre toutes les pièces du musée sur le site internet, le MNHA essaie d’avancer sur le projet avec cohérence, «créer des groupes d’objets qui ont du sens», assure Michel Polfer.

Un projet plus large de numérisation

Dans les arts décoratifs et populaires, on retrouve les faïences de Villeroy & Boch, dans la catégorie «art luxembourgeois», on retrouve une grande partie de l’œuvre de Joseph Kutter (1894-1941), et dans la catégorie «archéologie», on peut voir en grand le «petit sanglier du Titelberg» (Ier siècle).

Pour le directeur, si les banques de données numériques vont peut-être révolutionner le monde de la recherche de façon générale ou permettre aux gens de se renseigner sur les objets avant d’aller dans un musée, il est persuadé que «les visiteurs continueront de venir voir les œuvres originales au musée».

Le travail mené au MNHA fait partie d’«un projet plus large», indique Marianne Backes, conseillère de gouvernement au ministère de la Culture en charge de la stratégie numérique des différents instituts culturels. En 2017, le ministère de la Culture se dote d’un service numérique du patrimoine culturel national et commence, sous la responsabilité de Marianne Backes, à élaborer une stratégie de numérisation pour les différents instituts culturels (la Bibliothèque nationale, le Centre national de l’audiovisuel, les Archives nationales…) sous sa tutelle. En 2018, le ministère a consacré à ce projet 500 000 euros et il investira 800 000 euros cette année. Le MNHA fait partie des premières institutions muséales à mettre en œuvre cette stratégie.

«Ce que l’on présente ici, c’est la partie visible, insiste la conseillère du gouvernement, car il y a tout un travail substantiel derrière que l’on ne voit pas.» Comme le fait le MNHA, il est demandé aux institutions d’élaborer une nouvelle base de données interne dédiée à la gestion de ses collections et de ses activités. Les données devront être compatibles d’un institut à l’autre, de façon à pouvoir échanger et travailler ensemble, voire de développer des projets communs, connectés et complémentaires.

Audrey Libiez