Avec dix nominations chacun, la comédie à succès Le Grand Bain et le drame sur les violences conjugales Jusqu’à la garde sont attendus ce soir aux César, qui, entre rire et larmes, reflètent la diversité des films hexagonaux.
Deux jours avant les Oscars, un César d’honneur sera remis à l’acteur américain de légende Robert Redford, 82 ans, couronné par un Oscar en 1981 pour Ordinary People et par un Oscar d’honneur en 2002. En outre, la 44e cérémonie des César, présidée par l’actrice franco-britannique Kristin Scott Thomas et avec Kad Merad en maître de cérémonie, pourrait cette année accorder une place à la comédie, souvent grande oubliée de ces récompenses annuelles du cinéma français.
Outre le César du public, qui récompensera le film ayant fait le plus d’entrées en salles, remis cette année aux Tuche 3 d’Olivier Baroux (près de 5,7 millions de spectateurs!), deux comédies sont en lice, citées notamment dans les catégories reines du meilleur film et du meilleur réalisateur. Le film choral de Gilles Lellouche Le Grand Bain, sur une bande de loosers qui s’adonnent à la natation synchronisée, pourrait prolonger sa belle «success story» en salles (4,26 millions d’entrées).
Cité neuf fois, En liberté!, de Pierre Salvadori, alliant burlesque et gags, sur la rencontre entre une inspectrice de police et un innocent injustement condamné, a été aussi largement plébiscité dans les nominations. Les acteurs principaux d’En liberté!, Adèle Haenel et Pio Marmaï, sont d’ailleurs nommés dans les catégories meilleurs acteur et actrice, tandis que quatre acteurs du Grand Bain (Jean-Hugues Anglade, Philippe Katerine, Virginie Efira et Leïla Bekhti) sont cités pour les César du meilleur second rôle.
Autre grand favori, dans un tout autre registre, Jusqu’à la garde, premier film de Xavier Legrand, servi par ses acteurs Denis Ménochet et Léa Drucker, pourrait rafler une série de prix. Ce film sous tension sur le divorce d’un couple qui tourne au cauchemar a déjà été récompensé par le Lion d’argent du meilleur réalisateur à Venise, en 2017, et le prix Louis-Delluc du meilleur premier film.
Nommée neuf fois, la production franco-américaine The Sisters Brothers, de Jacques Audiard, western avec Joaquin Phoenix, Jake Gyllenhaal et John C. Reilly, récompensé aussi par le Lion d’argent du meilleur réalisateur mais en 2018, sera également un candidat sérieux. Tout comme Pupille, de Jeanne Herry, sur l’adoption d’un bébé né sous X, nommé sept fois, et La Douleur, d’Emmanuel Finkiel, adaptation du roman éponyme de Marguerite Duras, cité à huit reprises.
Pour la première fois un «César des lycéens»
Son actrice, Mélanie Thierry, remarquée dans le rôle de Marguerite Duras, pourrait notamment repartir avec un trophée. Déjà récompensée par un César du meilleur espoir féminin en 2010 pour Le Dernier pour la route, elle affrontera, pour le titre de meilleure actrice, Léa Drucker dans Jusqu’à la garde, Élodie Bouchez et Sandrine Kiberlain dans Pupille et Cécile de France dans Mademoiselle de Joncquières.
Du côté des interprètes masculins, Denis Ménochet en père menaçant dans Jusqu’à la garde ou Vincent Lacoste en jeune homme forcé à grandir quand sa sœur meurt dans Amanda figurent parmi les favoris. Ils seront face à Alex Lutz, méconnaissable en star vieillissante de la chanson dans Guy, Romain Duris en syndicaliste et père quitté par sa femme dans Nos batailles et Édouard Baer en marquis libertin dans Mademoiselle de Joncquières.
L’an dernier, l’académie des César avait couronné comme meilleur film 120 battements par minute de Robin Campillo, fresque sur les années sida, Swann Arlaud comme meilleur acteur et Jeanne Balibar comme meilleure actrice. Pour la première fois, un «César des lycéens» sera remis cette année, récompensant leur film préféré. Il sera attribué par 2000 élèves de terminale, qui devront choisir parmi les sept longs métrages nommés pour le César du meilleur film.
AFP