Les animaux de compagnie vivant avec des maîtres positifs au Covid-19 ont huit fois plus de risques d’être infectés que leurs congénères, selon une étude baptisée Covidac menée notamment par l’école vétérinaire VetAgro Sup.
L’équipe pluridisciplinaire qui a conduit ces travaux, associant vétérinaires, virologues et médecins, « avait pour objectif d’évaluer l’intensité de la circulation du virus parmi les animaux domestiques », explique Vincent Legros, maître de conférence en pathologie infectieuse. A cette fin, « des échantillons sanguins ont été prélevés sur deux groupes d’animaux entre mai et juin 2020 », a-t-il précisé en présentant l’étude à VetAgro, l’une des quatre écoles nationales vétérinaires françaises.
Le premier groupe était constitué de 47 animaux (13 chiens et 34 chats), considérés comme à risque élevé car issus d’un foyer dans lequel a minima un cas de Covid-19 humain avait été diagnostiqué. Le second, à risque modéré, comprenait 28 animaux (16 chats et 22 chiens) dont le statut des propriétaires était inconnu.
Parmi les animaux à risque modéré, seul un chat présentait des anticorps. En revanche, dans le groupe à risque élevé, plus de 20% des animaux se sont révélés positifs, « ce qui suggère une circulation virale bien plus importante qu’anticipée », relève l’étude.
Ils ne transmettent pas le virus en revanche
Cette enquête sérologique ne permet pas d’identifier l’origine de leur contamination, « mais le fait que le risque pour un carnivore domestique d’être infecté soit 8,1 fois plus élevé s’il réside chez une personne positive au Covid-19 constitue un fort argument de l’origine humaine de leur infection », selon ces travaux. Dans l’attente de connaissances plus précises, « nous recommandons que les animaux domestiques ne soient pas mis en contact de personnes infectées par le Covid-19 ».
La question du rôle potentiel des animaux de compagnie a fait l’objet d’attention dès l’émergence du Covid fin 2019, en raison de sa probable origine animale, mais aussi de l’existence de coronavirus proches circulant déjà chez les animaux domestiques.
En revanche, l’absence de risque lié à ces derniers a rapidement fait consensus, même si certains (en particulier des chats) pouvaient en laboratoire transmettre le virus à leurs congénères et que des animaux infectés ont été sporadiquement identifiés à Hong-Kong et en Belgique, entre autres.
De prochains travaux auront pour but d’évaluer le risque associé aux animaux domestiques infectés, notamment grâce à des analyses sérologiques à plus grande échelle.
LQ/AFP