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Leonardo DiCaprio dans une parabole de la crise climatique


L’acteur dit avoir commencé à lutter activement en faveur du climat peu de temps après Titanic.

Dans le dernier film d’Adam McKay, ce mercredi en salles, Leonardo DiCaprio tente d’alerter l’humanité d’une probable fin du monde. Une satire qui résonne avec le combat qu’il mène depuis plusieurs décennies en faveur du climat.

Si Leonardo DiCaprio a accepté de jouer dans un film catastrophe pour Netflix, c’est que l’idée d’une comète menaçant de détruire toute forme de vie sur la Terre est à ses yeux une analogie parfaite de la crise climatique actuelle.

Dans la comédie satirique Don’t Look Up, Leonardo DiCaprio et Jennifer Lawrence incarnent deux obscurs astronomes qui tentent vainement d’alerter une opinion publique américaine divisée, dans un pays dirigé par une présidente incompétente jouée par Meryl Streep.

De retour de la conférence COP26 de Glasgow sur le climat, Leonardo DiCaprio estime que le film, écrit et réalisé par Adam McKay, réussit le tour de force de créer le suspense sur une crise qui «s’étend sur plus d’un siècle».

«En tant qu’espèce, société et culture, comment pouvons-nous gérer politiquement une apocalypse imminente?», s’est interrogé l’acteur à Los Angeles lors de la présentation du film. «En deux heures, le film parvient à montrer l’absurdité de notre réponse, en tant qu’espèce humaine, à cette crise», poursuit-il.

Don’t Look Up, où figurent aussi Ariana Grande, Cate Blanchett, Mark Rylance et Jonah Hill, sort aujourd’hui au Luxembourg puis vendredi aux États-Unis, avant d’être diffusé sur la plateforme Netflix à partir du 24 décembre.

Réalisateur de Vice (2018), biopic de l’ancien vice-président des États-Unis Dick Chevey, ou encore la comédie dramatique sur fond de crise des subprimes The Big Short (2015), Adam McKay est devenu l’un des réalisateurs les plus courus d’Hollywood et certains critiques prédisent à Don’t Look Up un bel avenir dans la course aux Oscars.

Sur les traces d’Al Gore

Leonardo DiCaprio se prend à rêver que le film incitera les entreprises et les gouvernements à prendre «un virage radical» sur la crise climatique. Mais il reconnaît ne pas être trop optimiste sur la capacité de l’humanité à prendre le problème à bras-le-corps. «Surtout en revenant de Glasgow et après avoir vu comment de tels engagements peuvent être abandonnés par le premier gouvernement de dingues venu», dit-il.

Le combat de l’acteur en faveur du climat dure depuis plusieurs décennies. «Il y a eu une pause dans ma carrière, après Titanic (James Cameron, 1998), où j’ai redonné de l’importance à mon autre grande passion dans la vie; la science et la bidiversité m’intéressent depuis très jeune», se souvenait-il pour le magazine Wired, en 2015. Leonardo DiCaprio, qui précise n’être pas «de la campagne» mais avoir grandi au centre de Los Angeles, dit s’être intéressé «aux merveilles de la nature à travers les films» et avoir «suivi le chemin» de l’ex-vice président Al Gore après une rencontre à la Maison-Blanche en 1999.

«Il a dit : « Si vous voulez vous engager en faveur du climat, ce n’est pas un sujet dont les gens parlent beaucoup (…) mais le changement climatique est la plus grande menace à laquelle l’humanité a jamais eu à faire face.« »

«Le temps est limité»

En 2019, la star de Don’t Look Up a produit Ice on Fire, documentaire de Leila Conners qui cherche et énumère des solutions pour réduire les émissions de carbone et éventuellement «renverser» le changement climatique. Adam McKay seconde le combat : le changement climatique «doit être le premier filtre à travers lequel nous regardons le monde», a-t-il déclaré en novembre lors d’une présentation du film.

Leonardo DiCaprio, quant à lui, avait sensibilisé le président Joe Biden à la lutte contre le changement climatique en lui demandant, dans un post Instagram en janvier dernier, de devenir «le leader du climat dont nous avons besoin et que la science exige».

Adopté samedi dernier à l’issue de deux semaines de négociations laborieuses par les 200 pays de la COP26, le pacte de Glasgow pour le climat vise à accélérer la lutte contre le réchauffement de la planète, sans assurer de le contenir à 1,5 °C ni répondre aux demandes d’aide des pays pauvres. «Le temps est tellement limité et il faut agir sur une telle échelle très rapidement», relève Leonardo DiCaprio. «Et si on ne fait rien, on sait comment ça va se terminer», prévient-il.

Don’t Look Up, d’Adam McKay.

En tant qu’espèce, société et culture, comment pouvons-nous gérer politiquement une apocalypse imminente?