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Léo Marjane, la doyenne de la chanson française, est morte à 104 ans


Léo Marjane, née Thérèse Gendebien, a enregistré plus de 180 chansons entre 1932 et le milieu des années 50. (photo archives AFP)

Léo Marjane, vedette des années 40 et doyenne de la chanson française, est morte dimanche d’une crise cardiaque à 104 ans, a annoncé lundi son fils, Philippe de Ladoucette.

« Ma mère est morte hier soir chez elle à Barbizon d’une crise cardiaque », a fait savoir lundi Philippe de Ladoucette. Léo Marjane, née Thérèse Gendebien, a enregistré plus de 180 chansons entre 1932 et le milieu des années 50. En 1937, avec sa voix chaude et envoûtante de contralto et sa diction au phrasé jazzy très moderne, elle enregistre son premier grand succès, La Chapelle au clair de lune. « Le disque se vendait comme des petits pains, ça a été un véritable succès », confiait-elle en 2012, quelques jours avant de fêter ses cent ans.

Les succès s’enchaînent : elle chante à Bobino, à l’ABC, chez O’Dett, ou encore au Shéhérazade, des établissements plus intimistes où elle séduit petit à petit un public de plus en plus fidèle. Elle part ensuite aux États-Unis où elle sillonne le pays pendant cinq ans. Elle est l’une des rares françaises à interpréter des morceaux de grands compositeurs américains comme Cole Porter ou Duke Ellington. Elle a notamment enregistré le célèbre Over the Rainbow de Cole Porter.

« Je peux dire que j’ai introduit le jazz en France. Dans les années 30, nous étions, Jean Sablon, Jacqueline François et moi, les trois artistes français qui venions chaque année chanter aux États-Unis, où chaque hôtel avait son cabaret », racontait-elle dans un entretien au Point en 2012.

De retour en France pendant l’Occupation, elle devient l’une des grandes vedettes de la France occupée. En 1941, elle connaît notamment un immense succès avec « Seule ce soir », une chanson où se reconnaissaient les Françaises dont le mari était prisonnier de guerre en Allemagne. À la Libération, on lui reproche d’avoir chanté dans des cabarets fréquentés par des officiers allemands et à Radio-Paris. Elle est jugée et acquittée.

Le Quotidien/AFP