Les Rotondes lancent la seconde édition du Luxembourg Encouragement for Artists Prize.
Àvoir la première lauréate, Sophie Jung, évoquer avec sérieux sur Skype toute l’importance du prix, on se dit que le LEAP a trouvé sa meilleure ambassadrice. Morceaux choisis : «C’est une vraie chance», mais aussi «sans appui financier, j’aurais déjà arrêté l’art » ou encore «c’est démocratique, car je ne suis pas née avec une cuillère en argent dans la bouche»…
Une belle promotion de l’artiste de 35 ans, qui, il y a deux ans, s’est extirpée de la masse (86 candidatures) pour finalement s’imposer devant trois autres finalistes – Vera Kox, Julien Grossmann et Justine Blau – avec, au bout, un chèque de 12 500 euros qui, ajoute-t-elle encore, «ne lui a pas servi à aller en vacances, ni à se faire de bons restaurants». Consciencieuse avec ça.
On remet donc le couvert en 2018, sur un mode biennal et ce, toujours avec le même «triple partenariat» : les Rotondes, déjà engagées auprès de la jeune création dans la Grande Région à travers la Triennale Jeune Création; Alex Reding, curateur de l’exposition finale et très fin connaisseur du milieu; le cabinet d’avocats Allen & Overy, mécène attitré qui, par le passé, s’est déjà montré généreux avec la scène jazz nationale ou avec le Mudam.
Une récompense, donc, qui, si elle met en lumière toute la créativité de l’art contemporain, s’attache surtout à aider les artistes dans leurs carrières. D’abord en visant large : il n’y a, en effet pas de limite d’âge – alors que la plupart des prix sont réservés aux moins de 35 ans; tandis que le lien avec le Luxembourg est assez ample – les artistes peuvent y être nés, y habiter ou y travailler.
Un jury susceptible de «créer des liens»
Ensuite, en cherchant à développer des réseaux existants – en Grande Région et bien au-delà, ou en faire naître d’autres. Pour preuve, la composition du jury international – directeur, conservateur ou curateur dans différents musées (à Bruxelles, Francfort, Strasbourg, voire Angoulême) – autant de figures «qui peuvent créer des liens», à long terme, avec le Grand-Duché, dixit Alex Reding.
Par contre, le dossier des intéressés doit témoigner strictement de leur travail de ces trois dernières années – «mais on n’exige pas de nouvelles productions», poursuit-il. Et ils doivent aussi montrer qu’ils sont actifs à la fois sur la scène locale et internationale.
Bref, dans ses statuts, le LEAP est bel et bien un prix axé sur des conditions de création récente, un travail de recherche actuel. À la suite de l’appel à candidatures, en vigueur depuis lundi, et au processus de présélection, quatre finalistes seront retenus, comme en 2016 – pas de raison de changer car «on est tous satisfaits de la première expérience», lâche Steph Meyers, directeur des Rotondes – en vue d’une exposition commune du même nom qui se tiendra en mars de l’année prochaine, toujours du côté des Rotondes. Un catalogue – ou plutôt quatre catalogues individuels – reprenant l’œuvre des finalistes sera enfin publié.
Grégory Cimatti
du 10 novembre, par courriel à expo@rotondes.lu
6 décembre : Sélection de 4 finalistes
22 mars 2018 : Vernissage public en présence du jury
et des officiels/Annonce du lauréat
23 mars – 15 avril : Exposition des finalistes
Formulaire d’inscription sur www.rotondes.lu