Les vapoteurs souffrent plus souvent de maladies cardiaques que les non-vapoteurs, selon une grande étude préliminaire dévoilée jeudi aux États-Unis qui n’établit toutefois pas de lien de cause à effet.
L’étude des effets des cigarettes électroniques est relativement récente, car elles sont apparues dans la dernière décennie. Aux États-Unis, leur essor rapide a déclenché la panique chez les autorités sanitaires. Dans les lycées, le nombre d’élèves vapotant a augmenté de 78% en 2018 par rapport à 2017.
Les e-cigarettes ne contiennent pas les nombreuses substances cancérigènes des cigarettes, mais des chercheurs et experts de santé publique s’interrogent sur les éventuelles conséquences du chauffage à haute température des produits contenus dans les cartouches liquides, au-delà des pouvoirs addictifs connus de la nicotine.
Dans cette étude, qui sera présentée la semaine prochaine à une réunion du Collège américain de cardiologie, les chercheurs ont exploité les questionnaires de près de 100 000 personnes auprès des Centres de contrôle et de prévention des maladies en 2014, 2016 et 2017.
« Un signal d’alarme »
Le taux de crises cardiaques était supérieur de 34% chez les vapoteurs, comparé aux non-vapoteurs, en corrigeant par les facteurs de risque de l’âge, du sexe, de l’indice de masse corporelle, du cholestérol, de la tension artérielle et de l’historique de tabagisme. Pour les maladies artérielles, la hausse était de 25%, et pour la dépression et l’anxiété de 55%.
« Jusqu’à présent, nous savions peu de choses sur les événements cardiovasculaires liés à l’utilisation des cigarettes électroniques », dit le médecin Mohinder Vindhyal, professeur à l’Université du Kansas et auteur principal de l’étude. « Ces données doivent être un signal d’alarme et déclencher des actes et une prise de conscience sur le danger des cigarettes électroniques ».
Ce genre d’études sont purement d’observation et ne prouvent pas que le vapotage déclenche les maladies cardiovasculaires. Les chercheurs n’avancent d’ailleurs pas de mécanisme biologique. D’autres études, sur une longue durée, seront nécessaires pour y parvenir.
LQ/AFP