Dans les drones, les voitures ou les vêtements, étalées sur écran géant ou miniaturisées dans les capteurs des objets connectés, les technologies transcendent tous les aspects d’une vie toujours plus connectée, qui s’affichera au salon International CES la semaine prochaine à Las Vegas.
Le salon International des innovations technologiques CES ouvrira ses portes mardi 6 janvier. (Photos : screenshot/DR)
La télévision, qui a fait la réputation du CES, restera très présente avec des téléviseurs toujours plus énormes et plus haute définition, les fabricants mettant notamment en avant la technologie « 4K » (ou « ultra HD »). « Ils fabriquent maintenant beaucoup de téléviseurs 4K, donc les prix deviennent plus grand public », relève Roger Kay, analyste chez Endpoint Technologies Associates. Avec des appareils démarrant désormais sous les 1 000 dollars, le marché pourrait être enfin mûr pour cette technologie « plus 3D que la 3D », procurant « une qualité si élevée qu’on a l’impression d’y être », remarque aussi Bob O’Donnell, de la société de recherche Technalysis.
Certains fabricants pensent toutefois déjà à la prochaine génération, à l’image du sud-coréen LG Electronics, qui selon certains médias spécialisés pourrait dévoiler un premier téléviseur « 8K », aux images encore plus définies. En 4K comme en 8K, l’obstacle principal reste toutefois le manque de contenus vidéos adaptés aux performances des écrans.
> Vêtements intelligents
Moins imposants mais en plein essor, les appareils dits « wearables », avec lesquels l’électronique devient prête-à-porter, devraient s’affirmer comme un créneau clé pour les 35 000 exposants du CES. Les montres connectées devraient être présentes en force, nombre de fabricants tentant de se positionner avant la sortie cette année de l’Apple Watch, avec une attention accrue au style. « La montre est un appareil très personnel », commente Bob O’Donnell, « cela va conduire à des expérimentations. »
Au-delà des montres, bracelets et autres lunettes interactifs, Angela McIntyre, une analyste du cabinet Gartner, attend également « davantage de vêtements connectés, y compris des chemises et des soutiens-gorge ». Ils sont appelés notamment à remplacer les appareils actuels que les sportifs se sanglent sur la poitrine pour monitorer leur fréquence cardiaque, « efficaces mais inconfortables ».
L’enjeu pour l’avenir du marché des « wearables », c’est aussi la plateforme qui se cache derrière. Angela McIntyre évoque « un basculement de l’appareil et son application (mobile) à un compte intégré, où les gens peuvent avoir un aperçu de leur forme et leur santé » sur la base « de plusieurs appareils ». Cela augmentera aussi les chances d’une utilisation productive des données collectées, selon Ramon Llamas de l’institut IDC, qui envisage des applications capables de donner des conseils : « On veut des appareils qui nous disent d’aller nous coucher plus tôt, de nous passer de dessert, ou de nous lever et de marcher dans le bureau. »
> Robot, auto, frigo
Le CES consacre par ailleurs pour la première fois une zone spécifique aux drones. Un signe de l’intérêt croissant pour ces engins ayant « une grande variété d’applications, de la couverture aérienne d’événements sportif ou d’immeubles, à l’aide apportée aux missions de recherche ou de sauvetage après des catastrophes », souligne Karen Chupka, vice-présidente de l’association américaine d’électronique grand public (CEA), organisatrice du salon.
L’espace consacré aux robots sera pour sa part agrandi de 25% comparé à l’an dernier, avec des machines connectées à internet, contrôlables par smartphone ou capables d’écouter, voir, sentir et réagir à l’environnement. Le secteur automobile, pour lequel l’électronique joue un rôle de plus en plus important, devrait également attirer beaucoup d’attentions avec pas moins de 10 grands constructeurs, attendus, un record, pour présenter des voitures toujours plus autonomes et plus connectées.
Une large place sera enfin consacrée à la « maison intelligente », avec beaucoup d’électroménager mais aussi des ampoules, des fenêtres ou des portes de garage intelligentes. Dans ce contexte de prolifération des objets connectés, l’un des défis est leur cohabitation, les consommateurs réclamant des systèmes intégrés pour ne pas avoir à gérer une multitude d’applications individuelles. « Il s’agit de faire parler ces choses entre elles », note Bob O’Donnell, qui prône « un tableau de contrôle qui puisse communiquer avec une ampoule intelligente comme avec un thermostat ».
AFP