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Le Rijksmuseum entame la restauration de la « Ronde de nuit »


L’œuvre monumentale mesure 3,8 mètres de haut sur 4,5 mètres de large pour un poids de 337 kilos. (photo AFP)

Le Rijksmuseum d’Amsterdam a entamé lundi la plus grande restauration jamais réalisée de « La Ronde de nuit » de Rembrandt, derrière des parois de verre dans la galerie d’honneur du musée, sous l’œil des visiteurs.

Prévue pour durer plusieurs années, la restauration de l’immense toile, qui date de 1642, est également retransmise en direct sur internet afin que le monde entier puisse y assister. « La Ronde de nuit est l’une des œuvres les plus connues au monde. Plus de deux millions de visiteurs viennent la voir chaque année », a déclaré le directeur du musée Taco Dibbits devant les journalistes.

L’œuvre monumentale, qui mesure 3,8 mètres de haut sur 4,5 mètres de large pour un poids de 337 kilos, « appartient à tout le monde » et nous estimons que le public a le droit de voir ce que nous faisons avec la peinture », a-t-il poursuivi.

Appelé « Opération Ronde de nuit », le projet, qui coûte plusieurs millions d’euros, est une grande première. Il s’agit du « travail de recherche et de restauration le plus vaste et le plus complet du chef d’œuvre de Rembrandt de l’histoire », a indiqué le musée. L’œil tourné vers l’avenir et les générations futures, le Rijksmuseum souhaite « conserver au mieux » le chef d’œuvre, qui attire chaque année plus de deux millions de visiteurs.

Ces derniers peuvent observer les gestes délicats des restaurateurs à l’œuvre dans un écrin de verre créé spécialement pour l’occasion et dessiné par l’architecte français Jean-Michel Wilmotte, auquel avait déjà été confié l’aménagement des salles lors de la longue rénovation du musée achevée en 2013.

Histoire mouvementée

Le Néerlandais Rembrandt Van Rijn (1606-1669) avait reçu en 1642 une commande du capitaine de la milice bourgeoise d’Amsterdam Frans Banninck Cocq pour portraiturer les officiers et membres de sa milice. En trois siècles et demi, le tableau a connu une série de déménagements ou tentatives de restauration et a même échappé aux nazis. La dernière restauration majeure de l’œuvre remonte à plus de quarante ans, après une attaque en 1975 d’un déséquilibré qui l’avait tailladée à coups de couteau.

Depuis, les experts ont constaté l’apparition d’un halo blanc sur certaines parties du tableau, en particulier autour de la zone endommagée par les coups de couteau, décolorant la représentation d’un petit chien en bas à droite.

« Nous avons noté ces dernières années qu’un éclat blanc apparaissait dans la partie inférieure du tableau. Nous voulons pouvoir comprendre de quoi il s’agit », avait expliqué Taco Dibbits lorsqu’il avait dévoilé l’opération de restauration en octobre. Pour ce faire, les experts examinent la peinture grâce à des photographies en haute résolution et à l’aide d’analyses numérisées de la toile et de chaque couche de vernis et de peinture, avant de déterminer les meilleures techniques de restauration.

LQ/AFP