Le jury a rendu son verdict : la 31e édition du Prix Servais a récompensé le roman de Guy Helminger Lärm. L’auteur reçoit le prix pour la deuxième fois.
C’est la deuxième fois que Guy Helminger décroche le Prix Servais : vingt ans après le recueil de nouvelles Rost (2001), l’auteur né en 1963 à Esch-sur-Alzette a reçu à nouveau le prestigieux prix littéraire pour le roman en langue allemande Lärm («Bruit»), édité chez Capybarabooks. Le jury du Prix Servais, présidé par Jeanne E. Glesener, a salué «un roman divertissant et intelligent qui se distingue tant par la variété de ses thèmes que par la richesse de ses personnages et sa structure narrative». En recevant ce nouveau prix, l’auteur rejoint son grand frère, Nico Helminger, double lauréat du Prix Servais en 2014 (Abrasch, recueil de poèmes) et 2018 (Kuerz Chronik vum Menn Malkowitsch sengen Deeg an der Loge, roman).
Le roman se déroule sous la forme d’une enquête qui tente de reconstituer la vie du psychothérapeute Konrad Schnittweg, disparu après qu’une lettre de menace, que l’on présume par lui écrite, ait été envoyée à la presse, suggérant que le médecin planifie un assassinat. Rien ne sera facile pour l’enquêteur, qui, en rencontrant tous ses proches, va être confronté à des avis contradictoires sur le disparu. Pour certains, Schnittweg, qui souffre d’une hypersensibilité au bruit, est un homme réfléchi et serviable; pour d’autres, il incarne le renouveau de la terreur politique…
Dans sa déclaration, reprise par un communiqué, le jury du Prix Servais a noté «la pertinence thématique du roman» et «un éventail de sujets ancrés dans l’actualité». «Outre la question centrale de la nature de la vérité, les réflexions sur la littérature et l’importance de l’écriture jouent un rôle important», ajoute le jury, soulignant que Lärm se présente comme une «juxtaposition polyphonique de différents types de textes», représentant les différents points de vue des personnages interrogés, offrant de nombreuses interprétations à l’intrigue.
Les autres œuvres concourant pour le Prix Servais étaient À bord, de Paul Mathieu, Frontalier, de Jean Portante, Ma vie sous les tentes, de Jeff Schinker, et Was habe ich verpasst, de Nora Wagener. Le Prix d’encouragement a lui été remis au manuscrit Vies provisoires, de Julien Jeusette, «roman dystopique dont la qualité stylistique et l’écriture complexe miroitent l’effacement des destins individuels dans une société totalitaire», indique le jury.
L’année 2022 marquant le 30e anniversaire du Prix Servais, le Centre national de littérature (CNL) présente l’exposition «Imaginer Servais» : les ouvrages lauréats entre 1992 et 2021 y sont réimaginés dans des installations mélangeant des créations sonores et des photographies signées Véronique Kolber. L’exposition est visible au CNL, à Mersch, jusqu’au 30 mars 2023.