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Le « Poudlard chinois » vient de délivrer ses premiers diplômes


Ouvert l'an dernier, l'établissement à l'architecture incongrue héberge l'Académie des beaux-arts du Hebei, qui compte désormais plus de 8 000 étudiants. (Photo : DR)

Une université du nord de la Chine, ressemblant étrangement à la célèbre école de sorcellerie d’Harry Potter, a délivré ses premiers diplômes, pas tirés d’un chapeau mais rendus solennellement lors d’une cérémonie dédiée au grand penseur Confucius.

Surnommé « le Poudlard chinois », l’imposant bâtiment, construit à Xinle dans la province du Hebei, s’inspire largement du style gothique européen avec ses hautes tourelles en briques, ses façades incrustées de vitraux, ses mâchicoulis et ses flèches aux toits pointus.

Ouvert l’an dernier, l’établissement à l’architecture incongrue héberge l’Académie des beaux-arts du Hebei, qui compte désormais plus de 8 000 étudiants. Au centre du campus, un château évoque Cendrillon ou la Belle au bois dormant.

« Ce château a beaucoup fait pour que notre académie soit connue dans le monde entier », se félicite Zhen Zhongyi, le doyen barbu de l’université, un ancien peintre reconverti.

Et quand on l’interroge sur l’irrésistible comparaison avec Albus Dumbledore, le charismatique magicien de Poudlard, il assure n’avoir découvert Harry Potter que l’an dernier et répond, l’air énigmatique: « Je crois que notre manière de penser est un peu similaire »…

« J’offre aux étudiants un cadre architectural occidental, sans qu’ils aient besoin de quitter le pays », explique-t-il, précisant que l’investissement se monte à 1,7 milliard de yuans (243 millions d’euros).

La cérémonie de remise des diplômes à plus d’un millier d’étudiants s’est déroulée devant un temple d’un rouge rutilant dédié au sage Confucius, les impétrants revêtus d’une longue toge blanche aux larges manches, inspirée d’une antique tradition.

Le président chinois Xi Jinping a appelé l’an dernier à stopper l’essor des « architectures bizarres et grotesques », dans un pays où prolifèrent les curiosités urbaines. Ces dernières années, la Chine a en effet conforté sa réputation de copiste dans l’architecture, avec des tours Eiffel miniatures, un nouveau Sphinx de Gizeh ou divers villages « européens ».

AFP