Le musée Pompidou à Metz offre samedi à partir de 11 h sur son site internet et divers réseaux sociaux une visite virtuelle en avant-première de son exposition phare « Marc Chagall, le passeur de lumière », dont le vernissage aurait eu lieu à la même date si la crise du Covid-19 n’avait pas éclaté.
Des maquettes des vitraux réalisés pour de nombreux édifices par l’artiste (1887-1985) entre 1956 et 1984, dans la région Grand Est (Metz, Reims, Sarrebourg), dans le sud de la France (Nice, Voutezac) ainsi qu’en Allemagne, Suisse, Angleterre, Israël ou aux États-Unis ont été rassemblées.
Elles sont mises en correspondance avec un ensemble de peintures, sculptures, céramiques et dessins issus des collections du Centre Pompidou, du musée national Marc Chagall, de musées internationaux et de collections particulières pour cette exposition exceptionnelle organisée dans le cadre des 800 ans de la cathédrale Saint-Étienne de Metz.
Les vitraux de la chapelle du Saillant, en Corrèze, déposés dans le cadre d’une opération de sécurisation, sont également montrés dans cette exposition qui entend éclairer l’histoire de chaque commande, dans le contexte de la reconstruction et d’un renouveau de l’art sacré après la Seconde Guerre mondiale.
Avec ces commandes, Chagall, artiste d’avant-garde aux racines juives, se confronte à l’échelle monumentale de l’architecture des édifices pour s’adresser à un large public. Elles lui offrent un cadre privilégié pour déployer sa vision de la Bible, « la plus grande source de poésie de tous les temps », au-delà de tout dogme, disait-il.
Du cubisme au fauvisme
Les vitraux de Chagall, dont ceux qui illuminent la cathédrale de Metz, avaient été entrepris dans la dernière période d’une carrière prolifique et marquée par l’exploration de multiples techniques.
« Le vitrail est exaltant, il lui faut de la gravité, de la passion. Il doit vivre à travers la lumière perçue », expliquait Chagall, dont les réalisations révèlent aussi un langage personnel associant les diverses cultures visuelles qui façonnaient son imaginaire: celle de Vitebsk (Biélorussie), sa ville natale où résonnaient le yiddish, les histoires de la Bible et, au loin, les chants orthodoxes entonnés dans le miroitement des icônes.
Mais on y apprécie aussi ces découvertes parisiennes, de la fragmentation des formes cubistes au flamboiement des couleurs du fauvisme.
Cette visite guidée virtuelle sera commentée par la commissaire de l’exposition, Elia Biezunski, accompagnée de la petite fille de Chagall et de divers spécialistes. Elle sera visible sur les comptes Instagram, Facebook, YouTube, Twitter, LinkedIn et sur le site internet du Centre Pompidou de Metz.
L’exposition est programmé jusqu’au 15 mars et il n’est prévu aucune prolongation. Le musée Pompidou l’ouvrira au public dès la levée des mesures de restriction par le gouvernement.
AFP/LQ