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Le musée du Louvre rouvre sous les applaudissements


Les visiteurs peuvent à nouveau déambuler dans les allées du Louvre, ce lundi, comme ici devant "Les Noces de Cana" de Veronese, le jour de la réouverture du musée. (photo AFP)

Après trois mois et demi de fermeture, le Louvre, musée le plus visité au monde, a rouvert lundi ses portes au public sous les applaudissements mais sans l’affluence des grands jours, en attendant le retour des visiteurs étrangers.

« Je suis très, très heureux d’accueillir des visiteurs, un musée c’est fait d’abord pour accueillir des visiteurs, on a consacré notre vie à l’art et on aimerait partager cette passion, là on y est! », a salué Jean-Luc Martinez, son président-directeur. Dans la file, quelques dizaines de touristes attendaient l’ouverture des portes à 9h. Des créneaux de visites de 500 personnes ont été mis en place toutes les demi-heures afin de respecter les règles sanitaires.

« Aujourd’hui 7 000 personnes ont réservé, d’habitude on accueille 30 000 personnes », précise Jean-Luc Martinez, alors que le musée, qui a perdu plus de 40 millions d’euros de recettes durant le confinement, se voit privé des foules habituelles de touristes américains, chinois, coréens, japonais, brésiliens… 75% du public du musée est habituellement formé d’étrangers. Mais pour l’instant seuls les Européens des pays proches pourront commencer à revenir. « Ça m’a énormément manqué. Je viens habituellement deux fois par mois », confie Julia Campbell, retraitée française d’origine écossaise. « Je vais en profiter pour rester plus longtemps », glisse cette passionnée d’archéologie.

Le musée n’avait jamais fermé si longtemps depuis la Seconde Guerre mondiale. Le dispositif a été longuement étudié pour éviter tout incident sanitaire. Mais les équipes logistiques se montrent confiantes car les lieux sont très spacieux. L’accès devant la Pyramide est prévu sur trois files, chaque visiteur devant avoir apporté son masque: il y a ceux qui viennent pour leur rendez-vous horodaté réservé sur internet, ceux qui arriveront à l’avance pour un horaire ultérieur réservé, et, enfin, ceux qui viendront, sait-on jamais, dans l’espoir de trouver des places car tous les créneaux de visite de lundi ont été réservés.

La Joconde, la Victoire de Samothrace, la Liberté guidant le peuple, le Radeau de la méduse, La Vénus de Milo, les bijoux de la Couronne et autres merveilles… Les salles les plus fréquentées sont ouvertes de même que celles abritant des collections très populaires auprès du public de la région parisienne comme les Antiquités de l’Égypte, de la Grèce et de Rome. « Pour les visiteurs, c’est aussi l’occasion de se retrouver seul, en début ou fin de journée, devant La Joconde ou La Venus de Milo! », rappelle Jean-Luc Martinez.

Pas de grande exposition avant octobre

Certaines collections – environ 30% – ne seront pas accessibles dans les premières semaines et mois, comme la sculpture française du Moyen Âge et de la Renaissance ou les arts d’Afrique, d’Asie, d’Océanie et des Amériques. Un fléchage en bleu indique les sens des parcours, qui seront obligatoires en cas d’affluence, et sans possibilité de retour en arrière. Des marquages au sol sont prévus, notamment devant La Joconde pour éviter les attroupements. Un nouvel audioguide pourra être loué à partir du 15 juillet. Disponible en 9 langues, il proposera des contenus innovants pour mieux faire comprendre l’histoire des salles et des collections avec leurs mystères et leurs anecdotes.

Seule exposition temporaire : dans la Petite Galerie, « Figure d’artiste », qui était là avant le confinement, a été prolongée. Réduite, très didactique et agréable, elle présente une sélection de certaines plus belles peintures, notamment des portraits dont s’enorgueillit le Louvre, de Rembrandt à Dürer, de Delacroix à Vigée-Lebrun. La saison qui devait être consacrée aux génies de la Renaissance au printemps, après le succès du blockbuster Léonard de Vinci, a été reportée.

Il faudra attendre octobre pour ses deux grandes expositions, « Le Corps et l’âme. De Donatello à Michel-Ange » et Albrecht Altdorfer, maître de la Renaissance allemande. Soucieux de la situation difficile des guides-conférenciers indépendants, le musée a choisi d’accepter les groupes de 25 personnes maximum, qui devront être équipés de casques et de micros. Et il mènera diverses actions de médiation auprès des familles et des jeunes publics.

AFP/LQ