Organiser un festival dans des lieux insolites et secrets, voilà le concept des «Hidden Sessions», festival inclusif et prometteur dont la première date aura lieu dimanche à Bettembourg. Pour fêter heureux, fêtons cachés !
Un fameux proverbe dit que pour vivre heureux, nous devons vivre cachés. Cela s’applique-t-il aussi à la fête? C’est le pari qu’ont pris les créatifs de la société de management musical Foqus, de l’agence artistique Konektis Entertainment et du label musical Beast, trois entreprises indépendantes ayant leurs quartiers au 1535° Creative Hub, à Differdange. Eux représentent une certaine nouvelle garde de la musique luxembourgeoise (Edsun, Maz, Chaild…), et c’est bien entendu la musique qui est au cœur de leur nouveau projet top secret, dans le cadre d’Esch 2022, capitale européenne de la culture. «Hidden Sessions», soit un festival en quatre temps qui investira tout au long de l’été des lieux tenus secrets dans le sud du pays, à Differdange, Schifflange et Esch. Et une première édition qui anticipe la période estivale, puisqu’elle aura lieu dimanche, à partir de 19 h, à Bettembourg.
«Notre idée était de créer un concept autour de lieux insolites et secrets», affirme Léa Wiplier, chargée de production et de diffusion chez Beast, avant de poursuivre : «Un point important, car nous souhaitions sortir des salles de concert pour réaliser un projet original et qui permette à tout le monde de venir.» Sous la bannière d’Esch 2022, ces quatre «Hidden Sessions» se présentent comme des événements pluridisciplinaires, allant chercher du côté de la création vidéo ou de la bande dessinée, toujours avec, en point d’orgue, la musique.
Musique et ateliers
Pour la première date, dimanche, le voile est désormais levé : «La réalité du terrain nous rattrape parfois, il y a un moment où les informations ne peuvent plus rester secrètes», rit Léa Wiplier. Rendez-vous est ainsi donné au Château de Bettembourg à partir de 18 h, pour des concerts non-stop de 19 h à minuit entre deux scènes, l’une sous un chapiteau, l’autre dans le parc du château. «Avoir des concerts en continu était l’une des idées fondamentales : aux « Hidden Sessions », il doit toujours se passer quelque chose! Dans cette même optique, il était important de proposer des choix musicaux variés.»
À Bettembourg, le public pourra aussi bien voir jouer la «brass band» Hunneg-Strëpp que le projet Afrobeathoven, autodéfini comme «les enfants de Fela Kuti et Nena». «Les artistes luxembourgeois seront bien sûr mis en avant, mais pas seulement», indique la chargée de production : c’est la DJ berlinoise Emina Helena qui fermera même le bal.
Des ateliers ouverts à tous
Puisque les «Hidden Sessions», ce n’est pas que de la musique, un atelier autour de la bande dessinée sera mis en place de 17 h à 19 h, avec réservation obligatoire. Les invités, Lucien Czuga et Andy Genen, ont réalisé une BD sur le fameux géant du Parc Merveilleux; c’est donc autour de ce thème que s’articulera l’atelier. Tous ceux qui auront lieu lors des «Hidden Sessions» «sont liés à l’histoire de la commune puis sont intégrés à l’événement», dit Léa Wiplier.
Les projets intègrent les acteurs culturels des communes, et les ateliers sont ouverts à tous, avec des activités adaptées à tous les âges. «La ligne directrice du festival, c’est l’inclusivité : dans cet événement, tout le monde doit se sentir à l’aise.» Côté public, le festival a même pris toutes ses dispositions pour accueillir les personnes malvoyantes, malentendantes ou à mobilité réduite, et proposera même un «livestream» sur son site internet. La chargée de production reste évidemment secrète quant aux prochains événements, mais glisse que d’autres disciplines seront représentées par la suite. «Chaque commune est liée à notre projet à travers un thème, et nos ateliers y répondent.»
Adapter les besoins
Si Léa Wiplier assure que les quatre communes se sont immédiatement montrées enthousiastes et ont beaucoup aidé à trouver et mettre à disposition les fameux lieux secrets, y faire venir l’événement a été «le plus gros challenge acoustique, technique et logistique». La programmation des concerts, assure-t-elle, a été réalisée en fonction des lieux, «points de référence» du projet tout entier. «Si on se retrouve dans un lieu avec beaucoup d’écho, on ne va pas programmer du rock mais plutôt de l’electro expérimentale», explique-t-elle. De même, «certains endroits n’avaient ni électricité ni eau courante». Mais dans le plus grand respect des lieux, les «Hidden Sessions» ont adapté leurs besoins à chaque cadre.
Le soutien d’Esch 2022 a été important pour lancer et faire connaître ce nouveau concept, mais «ce n’est que la première édition», insiste Léa Wiplier. Les «Hidden Sessions» continueront au-delà de cette année et, «si le public est au rendez-vous, on poussera encore plus loin le concept « hidden »».
Pour l’instant, les rendez-vous se concentrent sur le sud du pays, Esch 2022 oblige, mais la chargée de production imagine déjà continuer le projet en investissant d’autres communes, peut-être plus au nord du pays. «On n’a pas encore réfléchi à l’édition 2023, mais après tout, on pourra faire ce qu’on veut!»
www.hidden-sessions.lu
Aux « Hidden Sessions », il doit toujours se passer quelque chose!
Le programme
17 h – 19 h Atelier bande dessinée De Ris geet op d’Rees – Dans les pas du Géant (sur inscription).
18 h Ouverture des portes.
19 h – minuit Concerts (entrée libre).
Les prochains rendez-vous auront lieu le 2 juillet à Differdange, le 22 juillet à Schifflange et le 14 août à Esch-sur-Alzette.