Le festival Discovery Zone change de nom et devient le Lux Film Fest, mais pas de politique artistique. Du 26 février au 8 mars, c’est encore un programme riche et sans concession qui est proposé au public.
« Big Eyes, de Tim Burton, fera l’ouverture de cette cinquième édition du Lux Film Fest. (Photo : AFP)
Discovery Zone, depuis 2011 et sa première édition, on était attaché à ce nom. Un nom qui résumait assez bien la politique artistique de la manifestation avec cette promesse claire de découverte. Mais à l’international, ce nom s’est révélé être un frein. « Une, dix, cent fois, on nous a demandé si on était la programmation parallèle d’un autre festival. Alors, on a décidé de changer », explique Alexis Juncosa, le responsable de la programmation. Alors fini, Discovery Zone. La manifestation, dont la véritable dénomination demeure Luxembourg City Film Festival, répondra désormais au surnom de Lux Film Fest.
Un changement de nom et de logo qui ne prédit en rien un changement structurel de la manifestation. À ce niveau, au contraire, rien ne bouge, et ce festival de cinéphiles pour cinéphiles maintient sa politique de qualité dans les choix artistique, sans tomber ni dans la facilité grand public, ni dans un certain élitisme auteuriste.
> Dix films retenus sur cent visionnés
« Notre ligne artistique est désormais connue et commence à porter ses fruits », lance Claude Bertemes, conservateur de la Cinémathèque et à ce titre également membre du comité artistique du festival. Résultat : malgré « un contexte particulièrement tendu où les festivals se disputent bec et ongles les œuvres », les responsables du Lux Film Fest ont de plus en plus de facilité à obtenir les films qu’ils désirent pour les différentes sélections.
Les festivaliers pourront ainsi découvrir, au hasard, While We’re Young, la nouvelle réalisation de Noah Baumbach (Frances Ha), avec Ben Stiller et Naomi Watts, A Second Chance, de la Danoise Susanne Bier (primée à Toronto, Sundance, San Sebastian, aux European Film Awards…), le candidat kosovar aux Oscars Three Windows and a Hanging, d’Isa Qosja, ou encore le nouveau film de l’Iranien Jafar Panahi qui, malgré son interdiction de tourner, présente Taxi, un film tout en décalage.
En tout, ce sont dix films qui seront en compétition internationale sur une centaine de films candidats. Dix œuvres auxquelles s’ajoutent les six présentes dans la compétition documentaire où il sera question de la purge anticommuniste en Indonésie, de prédateurs sexuels, d’un shérif américain aux méthodes controversées, d’un groupe de jeunes graffeurs des favelas de São Paulo ou encore de la vie d’une famille rom dont la mère est en prison.
Au-delà des compétitions officielles, de nombreux autres films semblent également valoir le détour. Aussi bien dans l’immense programmation « Jeune public », que dans les films présentés hors compétition et, surtout, dans les nombreuses premières de films grand-ducaux. Outre Baby(A)lone qui fera la clôture, Black Harvest, de Jean-Louis Schuller et Sean Clark, Extraordinary Tales, de Raul Garcia, Les Brigands, de Frank Hoffmann et Pol Cruchten, ou encore Melody, de Bernard Bellefroid, sont au programme. Sans oublier la soirée courts métrages qui proposera neuf films en 2 h 30.
Mais au-delà des films, il y a l’ambiance ! Avec les années, le Lux Film Fest est devenu un véritable festival, avec son public nombreux et divers (plus de 15 000 spectateurs l’an dernier), ses multiples rencontres, ses débats, ses soirées et son quartier général, en plein centre-ville, au Ratskeller du Cercle-Cité. Un lieu artistique et ouvert… à l’image du festival.
De notre journaliste Pablo Chimienti
Plus d’informations sur www.luxfilmfest.lu