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Le Louvre d’Abou Dhabi, une Venise des sables


(Photo : AFP)

Le musée du Louvre d’Abou Dhabi, qui sera inauguré mercredi, évoque une Venise des sables où l’eau se mêle aux bâtiments construits entre sable et mer.

C’est le premier des musées prévus sur l’île de Saadiyat, dans la capitale des Emirats arabes unis. Deux autres musées y verront le jour, Guggenheim et Zayed.

‘Musée universel’

Le Louvre a été voulu par ses promoteurs –Paris et Abou Dhabi– comme « le premier musée universel dans le monde arabe » et un symbole d' »ouverture » et de « tolérance ». Conçu par l’architecte français Jean Nouvel (prix Pritzker 2008), le musée permet aux visiteurs de comprendre les influences partagées entre les différentes cultures depuis la Préhistoire jusqu’à nos jours.

Il offre une muséographie inédite mettant en lumière les thèmes universels et les influences communes entre les civilisations, plutôt qu’un classement par styles ou civilisations.

‘Pluie de lumière’

Jean Nouvel s’est inspiré de la culture architecturale arabe. « Je voulais que ce musée appartienne à l’histoire et à la géographie de ce pays », a dit l’architecte à l’AFP.

Le site comprend 55 bâtiments blancs, inspirés par les médinas arabes et les constructions basses traditionnelles. Une immense coupole de 180 mètres de diamètre coiffe les deux tiers du musée, apportant de l’ombre et réduisant la consommation énergétique, précise le site web du musée. Ajourée à la manière des feuilles de palmes entrelacées, traditionnellement utilisées comme matériel de toit aux Emirats, la coupole forme une dentelle argentée.

Le dôme est composé de huit couches filtrant la lumière du soleil. Quatre couches extérieures sont en acier inoxydable et quatre couches intérieures sont séparées par une structure en acier. 7.850 étoiles forment le revêtement de ces huit couches.

« La lumière du soleil traverse le dôme comme une pluie de lumière délicate (…), à la manière des claustras des moucharabiehs, qui reflète la tension constante du pays entre l’ombre et la lumière », précise le musée. « Pour moi, la grande architecture arabe, c’est une géométrie aux lumières », a expliqué Jean Nouvel.

Un accord de 30 ans

La construction du musée –un contrat estimé initialement à près de 600 millions d’euros– a été financée par Abou Dhabi en sus de l’accord inédit signé avec la France en 2007. Mais les coûts ont peut-être été supérieurs en raison de retards dans les financements et les travaux.

L’accord, d’une durée de 30 ans, prévoit que Paris, représentée par l’Agence France-Muséums, apporte son expertise, prête des œuvres d’art et organise des expositions temporaires contre un milliard d’euros. Sur ce total, la seule concession du nom du Louvre jusqu’en 2037 rapporte au musée parisien 400 millions d’euros.

Les espaces d’exposition intérieurs s’étendront sur une surface totale de 8.600 m2, dont 6.400 m2 sont consacrés aux galeries du musée, 2.000 m2 aux expositions temporaires et 200 m2 à un musée pour enfants.

Les musées français prêteront pendant dix ans à partir de la date d’ouverture, sur la base du volontariat, des oeuvres dont la durée de prêt n’excédera pas deux ans.

Pour sa collection permanente, le musée a prévu d’acquérir quelque 600 oeuvres d’art, dont plus de 200 sont exposées dès ce mois-ci, y compris Le Bohémien d’Edouard Manet et la « Princesse » de Bactriane (fin du IIIe-début du IIe millénaire av. J.-C.).

En outre, 13 musées français ont prêté pour la première année d’ouverture 300 oeuvres d’art, dont « La Belle Ferronnière » de Léonard de Vinci (musée du Louvre), « Autoportrait » de Vincent Van Gogh (musée d’Orsay) et une statue de Ramsès II (Musée du Louvre).

Le Louvre Abu Dhabi exposera aussi des objets et des pièces antiques venant d’institutions du Moyen-Orient, dont un buste monumental à deux têtes, vieux de plus de 8.000 ans (Jordanie), et un outil en pierre préhistorique datant de 350.000 ans avant J-C (Arabie saoudite).

Le Quotidien / AFP