The Grund Club a organisé, mardi soir, son traditionnel concert trimestriel à l’abbaye de Neumünster. Un concert avec plein de nouveautés, dans un nouveau lieu et enregistré dans l’idée d’en tirer un album.
Le succès du projet grandissant, on a voulu qu’après la Brasserie, on tente l’étape supérieure avec la salle Krieps pour que les artistes du Grund Club aient plus de place sur scène, que le son soit meilleur et que plus de monde puisse assister au spectacle», explique le programmateur de Neimënster, Stéphane Wasila Gawronski, au sujet de Grund Club, projet dont il a été un des premiers à voir tout le potentiel. La salle Krieps propose 283 places assises. Plus du double de la Brasserie. Alors elle n’était peut-être pas pleine mardi, mais il y avait là plus de spectateurs qu’il n’y en a jamais eu à la Brasserie. Aucun regret donc – sauf peut-être la possibilité de boire une bière pendant le concert – à propos de ce changement de salle.
Que de chemin parcouru depuis un an, quand, après quelques soirées au Liquid, le Grund Club Songwriter Luxembourg, depuis rebaptisé plus simplement Grund Club, prenait ses quartiers à Neimënster. «L’idée est de rassembler les musiciens, les compositeurs et de créer un esprit de communauté artistique», lançait alors le fondateur du projet, Lata Gouveia. «On veut faire un strip-tease de chaque chanson, la libérer de son style original, de la voix originale, de la vision de l’auteur, pour ne garder que la partition», poursuivait-il, annonçant déjà l’enregistrement d’un album et surtout la création d’un vaste catalogue de la chanson «made in Luxembourg».
Une vision que beaucoup ont prise pour une utopie irréalisable, mais qui semble, concert après concert, prendre forme. Après avoir commencé avec 21 membres en avril 2015, l’association en compte désormais une bonne trentaine. Et le catalogue est désormais riche de 55 chansons. «Les artistes sont vraiment impliqués, ils croient vraiment en ce projet et il y a un esprit de famille très enrichissant», reprend Lata Gouveia.
«Le Liquid, c’était super pour les débuts, la Brasserie, c’était la deuxième division, là, la salle Krieps, c’est la Premier League, c’est extraordinaire de jouer dans une telle salle», ajoute-t-il. D’autant que le Club a dépassé les frontières du seul Grund pour se produire au Sobogusto à Hollerich, au Hariko de Bonnevoie ou encore au Casino 2000 à Mondorf-les-Bains. À chaque fois avec un nouveau programme, de nouvelles chansons, de nouveaux chanteurs.
Deux heures de très haut niveau
On dit toujours que chaque concert est différent des autres. C’est encore plus vrai avec le Grund Club. Ici, chaque soirée est différente. Chaque instant est unique. Si un noyau dur semble s’être formé autour de Lata Gouveia, Irina Holzinger et Priscila Da Costa – les deux coprésentaient d’ailleurs la soirée de mardi – ou encore Sven Sauber, chaque représentation propose à de nouveaux venus de partager la scène. Il y a eu Thorunn Egilsdottir, Kevin Heinen ou encore Claudia Losito ces derniers mois, et c’était encore le cas, cette semaine, pour Manuela Rufolo et Daniel Balthasar.
En tout, ce sont deux heures de show et vingt chansons auxquelles ont eu droit les quelque 150 spectateurs venus assister à cette première à la salle Krieps. Après une première partie très unplugged et plutôt folk à la guitare acoustique, le Grund Club Songwriter Band, composé de Tom Heck, Gilles Bernard, Luca Sales et Sven Sauber a également pris place sur scène pour accompagner les chanteurs – enfin, principalement les chanteuses !
Se succèdent solos, duos, trios, réinterprétations de chansons personnelles ou du catalogue du club… Ainsi, Priscila chante du Irina, Esther Correia chante du Thorunn Egilsdottir, Sven Sauber chante du Kid Colling, etc. Et entre chaque chanson, un peu d’humour, une rapide discussion avec les nouveaux participants ou encore la présentation des auteurs des chansons. Le tout en anglais pour inclure un public le plus large possible. Un véritable show, pendant lequel se dégage une fraîcheur d’une rare intensité, un bonheur de jouer ensemble, une envie de partager ces instants uniques. Du très, très haut niveau, ce qui rappelle la qualité de la scène musicale grand-ducale.
Des instants que les organisateurs ont tenu à enregistrer. C’est aussi un des avantages de la salle Krieps. Ainsi, chaque année, pour les fêtes de Noël, le Grund Club prévoit de sortir un CD avec une douzaine de chansons. «On va désormais enregistrer tous les concerts, quatre par an. On disposera donc de 80 chansons à la fin de l’année et on gardera les meilleures.»
Prochain rendez-vous le 21 septembre (puis ce sera le 14 décembre). Les nouveaux membres pour la soirée n’ont pas encore été choisis, mais le Grund Club dispose de plusieurs candidatures, «dont quelques-unes assez connues !». Nous, en tout cas, on en redemande !
Pablo Chimienti