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Le Grammy fêté au Luxembourg


Joëlle Elvinger, bourgmestre de Walferdange, et Gast Waltzing. (photo Fabrizio Pizzolante)

Il y a eu l’Oscar en 2014. Lundi, c’était le Grammy reçu par Angélique Kidjo, l’OPL et Gast Waltzing qui était fêté à la maison, au Luxembourg.

Lundi, au centre Prince-Henri de Walferdange, il y avait comme un air de déjà-vu. En effet, personne n’a, à ce jour, oublié la consécration américaine, il y a deux ans, du court métrage Mr Hublot, coproduction luxembourgeoise couronnée d’un Oscar. Une première saluée comme il se doit par tout un pays, fier et heureux de voir son nom associé à la prestigieuse statuette.

On a donc remis ça après le second coup de projecteur outre-Atlantique (musical celui-ci), avec le Grammy glané mardi dernier par Angélique Kidjo, Gast Waltzing et l’OPL, pour Sings. Un honneur consacrant un album «made in Luxembourg», bien sûr, mais aussi, comme le rappelle le guitariste David Laborier, une véritable « reconnaissance pour le Grand-Duché » et pour l’homme-orchestre et ses « 45 années de travail acharné ».

Lui à qui l’on a confié trois morceaux du disque primé semble encore touché par ces nombreux élans de gratitude : « Déjà, écrire pour un orchestre philharmonique, c’est génial car ce n’est pas tous les jours que ça arrive. Ensuite, le faire pour un tel projet, c’est encore mieux. Alors, obtenir le Grammy au final, c’est un peu comme Noël et l’anniversaire en même temps (rire) .»

Sans trophée ni Angélique Kidjo

C’est peut-être le sentiment que partageait Gast Waltzing, homme de la soirée de lundi, interpellé de toutes parts et remercié maintes fois au pupitre, à travers une légion de superlatifs propres à ces cérémonies. Lui aussi semble être sur son nuage depuis la longue nuit américaine, et le retour sur ses terres – il habite Walferdange – lui fait encore tout drôle. « Tant d’honneur me fait peur , sourit-il. D’habitude, quand ça arrive, c’est que l’on va mourir, ou qu’on est déjà mort mais qu’on ne le sait pas (rire) .» Il poursuit, tout ému : « Même dans mes rêves de petit garçon, ce genre de prix restait inaccessible. Pour y parvenir, il faut du travail, de la chance et tant d’autres facteurs. »

David Laborier, lui, y croyait, en évoquant sa soirée chez lui, loin des paillettes de Los Angeles. « J’étais à la maison, une bouteille de vin dans une main et le téléphone portable dans l’autre, avec un SMS tout prêt où j’avais écrit « On l’a! ». J’ai quand même hésité à l’effacer plusieurs fois …» Hier, tout ce beau monde, avec une bonne partie de l’Orchestre philharmonique du Luxembourg, était donc réuni pour partager les honneurs et le sentiment du travail bien fait.

Finalement, il ne manquait que deux choses pour que la fête soit complète : d’abord le trophée, que chacun voulait toucher. Juste un problème de temps… « Il met deux mois à arriver. Ceux que l’on présente à la télévision sont anonymes, sans nom. Une fois que votre tour est passé, on vous l’enlève! », précise Gast Waltzing. Ensuite, la reine de la «world», Angélique Kidjo, retenue à New York. Mais là encore, le musicien et compositeur précise : « En ce moment, on est tout le temps en train de voyager. On était en Écosse ou au Qatar, et on sera bientôt en Australie, en Allemagne, en République tchèque… »

Et quid d’un nouvel enregistrement avec elle? Il tempère : « Elle a déjà écrit quelques chansons, mais vous savez, dans ce genre de relation musicale, il n’est jamais bon de forcer ou, encore pire, de faire dans la répétition. Si on repart, un jour, sur une idée en commun, ce sera forcément quelque chose de différent. »

Grégory Cimatti